L'Assemblée générale de l'ONU vote à une majorité écrasante en faveur d'une adhésion des Palestiniens

Un vote symbolique, qui a provoqué la colère d'Israël. Une majorité écrasante de l'Assemblée générale de l'ONU a jugé, vendredi 10 mai, que les Palestiniens mériteraient d'être membres à part entière de l'organisation – une adhésion bloquée par les Etats-Unis.

"Je me suis tenu des centaines de fois à cette tribune, souvent dans des circonstances tragiques, mais aucune comparable à ce que mon peuple vit aujourd'hui", a lancé l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour. Ce dernier a salué "un vote historique", le Hamas y voyant de son côté la "réaffirmation de la solidarité internationale avec notre peuple". "Le message que l'ONU envoie à une région emplie de douleur est : la violence paie", a lui dénoncé sur X le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz.

"Il est temps d'œuvrer à une solution à deux Etats", a de son côté plaidé sur le réseau social l'ambassadeur français Nicolas de Rivière, qui a voté pour cette résolution.

Un veto américain

Face à la guerre à Gaza, les Palestiniens, qui ont depuis 2012 un statut "d'Etat non membre observateur", avaient relancé début avril leur requête de 2011 réclamant de devenir un Etat membre à part entière des Nations unies.

Pour aboutir, une telle initiative nécessite, avant un vote de l'Assemblée générale, une recommandation positive du Conseil de sécurité. Mais les Etats-Unis y ont mis leur veto le 18 avril. Même si l'Assemblée générale ne peut court-circuiter le Conseil, les Palestiniens ont décidé de se tourner vers ses 193 Etats membres, prouvant ainsi que, sans le veto américain, ils auraient la majorité des deux-tiers nécessaire pour valider une adhésion.

La résolution présentée par les Emirats arabes unis a ainsi été adoptée par 143 voix pour, 9 contre (Etats-Unis, Israël, Hongrie, République tchèque, Argentine, Palaos, Nauru, Micronésie, Papouasie-Nouvelle-Guinée) et 25 abstentions (notamment Canada, Royaume-Uni et de nombreux membres d'une Union européenne divisée, comme l'Allemagne et l'Italie).

Le texte octroie sans attendre "à titre exceptionnel et sans que cela constitue un précédent", une série de "droits et privilèges supplémentaires" aux Palestiniens à partir de la 79e session de l'Assemblée en septembre. Ils pourront par exemple soumettre directement des propositions et des amendements, sans passer par un pays tiers, ou encore siéger parmi les Etats membres par ordre alphabétique.