« Le discours des neurosciences justifie implicitement les inégalités sociales » : entretien avec François Gonon, neurobiologiste

Dans son dernier ouvrage, Neurosciences, un discours néolibéral. Psychiatrie, éducation, inégalités (Champ social, 2024), le neurobiologiste François Gonon questionne l’engouement pour les sciences du cerveau et la proximité entre le discours des neurosciences et celui du néolibéralisme. Directeur de recherche émérite au CNRS, ses travaux actuels visent à expliquer les écarts entre les observations en neurosciences et leur présentation par les médias.

Vous critiquez le double discours des neurosciences entre, d’un côté, des faibles résultats observés par la psychiatrie biologique et, de l’autre, une promotion optimiste et triomphante. Pourquoi ?

François Gonon

Neurobiologiste, directeur de recherche émérite au CNRS

Dans le domaine de la psychiatrie biologique et de la neuro-éducation, les experts les plus reconnus s’accordent pour dire que les neurosciences n’ont pour l’instant pas vraiment permis de faire progresser la pratique psychiatrique et la pédagogie. Pourtant, le récit médiatique donne une impression beaucoup plus positive des neurosciences.

Nos études ont montré que ces écarts de discours sont d’abord la conséquence du

Il reste 85 % de l’article à lire, la suite est réservée aux abonné.es.
Profitez d’un accès illimité aux contenus en ligne et
soutenez une rédaction jeune, libre et engagée !

Abonnez-vous à l’Humanité à partir de 11€/mois