Nature, sauna, "force intérieure et courage" : les secrets des Finlandais, champions mondiaux du bonheur pour la huitième année consécutive
La Finlande reste le pays le plus heureux du monde pour la huitième année consécutive selon le rapport annuel sur le bonheur réalisé sous l’égide de l’ONU. Cela reste le cas cette année, malgré la menace russe aux frontières du pays, plus de trois ans après le début de l'invasion de l'Ukraine par Moscou et alors que le président américain Donald Trump semble opérer un rapprochement avec son homologue russe Vladimir Poutine. Les raisons de ce bonheur national sont multiples mais la Finlande a des spécificités bien à elle pour expliquer cette première place au classement.
Un Finlandais heureux, on le trouve en général dans la nature ou dans l'un des trois millions et demi de saunas que compte le pays. 90% des habitants s’y rendent au moins une fois par semaine. Un lieu comme un sanctuaire où le corps et l’esprit de Karoliina et Miia lâchent prise. "On transpire tous les soucis en quelque sorte", commente cette dernière. "Ici, dans le sauna, on est tous égaux, il fait 110 degrés !" s'amuse son amie.
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Après avoir transpiré au sauna, direction le lac pour une baignade autour de 0 degré. "C’est difficile de décrire ce qu’on ressent là tout de suite si on ne l’a jamais vécu, rien d’autre ne peut me procurer ce sentiment", confie Miia.
Le "sisu", un concept typiquement finlandais
Cette pratique nordique illustre parfaitement le "sisu", le concept le plus finlandais qui soit selon Elisabet Lahti, chercheuse en psychologie. "Le sisu c’est la force intérieure et le courage, analyse-t-elle. Il est souvent invoqué dans l’adversité quand on est l’outsider, comme la Finlande l’a été dans le passé. Quelle chose se passe à l’intérieur de nous quand on doit se montrer à la hauteur et les défis ouvrent la voie à la créativité."
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C’est ce fameux sisu qu’Aleksi, 29 ans, est prêt à invoquer si les Russes voisins venaient à envahir de nouveau, comme ça a été le cas en 1939 durant la "guerre d’hiver". Il est président d’un club de réservistes qui s'entraînent au tir au moins trois fois par semaine.
"On veut être capables de tirer mieux que nos voisins, explique-t-il. Nos membres savent tirer sur une plaque de 20 centimètres à 150 mètres donc oui, je dors sur mes deux oreilles ! J’ai confiance en l’État, en l'armée, en mes gars. Si l’heure est venue de combattre, je suis prêt."
"Les Russes n’ont pas laissé mon grand-père rentrer à la maison, il est mort au combat pendant la guerre d’hiver donc j’ai l’impression de lui être redevable."
Aleksi, jeune Finlandaisà franceinfo
Il en faut visiblement plus que Vladimir Poutine pour saper le moral des Finlandais, qui comptent un nombre impressionnant de réservistes, à savoir 900 000 sur cinq millions et demi d’habitants. Des citoyens qui préfèrent tout de même humblement se décrire comme satisfaits de leur vie plutôt que champions mondiaux du bonheur.