Top 14 : défense de fer, Hogg enfin décisif, vestiaire soudé… À Montpellier, les raisons d’un grand renouveau
«Je suis très content de jouer autre chose que le maintien.» Joan Caudullo, manager des Cistes, a acté le renouveau du MHR en conférence de presse d’après-match, ce dimanche, dans les travées du Stade Marcel-Michelin. Après un début de saison houleux, marqué par quatre défaites en cinq rencontres, les Montpelliérains semblent enfin avoir chassé leurs démons de l’exercice précédent et ont pleinement lancé leur saison. Grâce à six victoires sur leurs huit derniers matches, dont quatre consécutives au cours d’un mois de décembre féerique, les Héraultais retrouvent pleinement le sourire.
Leur victoire sur la pelouse de Clermont (qui restait invaincu à domicile depuis le 25 février 2024), le week-end dernier au terme d’une performance collective admirable, en est la preuve. Les Héraultais concluent magnifiquement ce premier bloc de championnat à la 7e place, seulement trois points derrière le Stade Rochelais, dernier du top 6, et auront les armes pour accéder aux phases finales en cette deuxième partie de saison.
Le travail de Caudullo porte ses fruits
Nommé par Mohed Altrad en juin dernier pour remplacer Patrice Colazzo après le maintien in extremis du club dans l’élite, Joan Caudullo, ancien entraîneur des avants mais inexpérimenté en tant que manager au plus haut niveau, a mis du temps pour trouver son rythme. Peut-être fallait-il passer par des moments difficiles (et ces défaites encourageantes) en début de saison pour construire un projet solide sur la durée. Ces dernières semaines, Montpellier s’est trouvé un jeu et un système efficaces.
Entouré par des hommes du club comme Benoît Paillaugue ou Geoffrey Doumayrou, mais néophytes également dans l’encadrement, Caudullo est un manager patient, qui semble diriger son groupe à merveille. «On a bien travaillé stratégiquement en faisant beaucoup de réunions pour mettre en place ce qu’on voulait faire à Clermont. Les mecs ont vite adhéré», a-t-il expliqué dans des propos rapportés par Rugbyrama . Un pack solide, des hommes qui abattent un immense boulot, une défense à toute épreuve et un pragmatisme de rêve : en clair, les Cistes ont retrouvé leur mantra, oublié la saison dernière, qui les avait propulsés au sommet de l’Hexagone en 2022.
Stuart Hogg, enfin décisif
«J’ai pleuré à la fin», avouait l’Écossais Stuart Hogg, replacé à l’ouverture, en conférence de presse après le succès face à Clermont. Lui qui a connu des moments difficiles ces dernières années semble enfin renaître sur le terrain depuis quelques semaines, à l’image de son équipe. Il a d’ailleurs largement contribué au succès des siens avec un 100% de réussite et 17 points sur la pelouse du Stade Michelin, malgré quelques erreurs préjudiciables en première période. Attendu comme une recrue star, Hogg dévoile enfin tout son potentiel, devant les perches comme dans le jeu, et est l’un de ceux qui peuvent permettre à Montpellier d’aller tutoyer les sommets. «Stuart, c’est un peu le docteur Jekyll et Mr. Hyde. On le sait, c’est un joueur exceptionnel. Il nous apporte énormément sur le terrain et en dehors», explique son manager pour Midi Libre .
Une défense de fer
«Notre défense, dans l’ADN du club, c’est quelque chose qui est présent depuis longtemps», affirmait le deuxième ligne des Cistes, Florian Verhaeghe, ce dimanche. En effet, les Héraultais peuvent compter sur une défense de très grande qualité depuis plusieurs semaines, essentielle pour décrocher des victoires de prestige comme face à Clermont, qui a multiplié les occasions dans le camp adverse. Avec seulement 13 points concédés en moyenne sur les 6 derniers matches, le bilan est plus que positif. Hogg et les siens avaient même réussi à n’encaisser aucun point face à La Rochelle en novembre dernier lors de leur victoire à domicile, 16-0. À la pointe du combat, le troisième-ligne français Lenni Nouchi a réalisé pas moins de 48 plaquages sur ses 3 derniers matches, soit 16 en moyenne. Un travail défensif salué par Caudullo : «Notre défense a été héroïque. On a eu peur d’erreurs de ligne», s’est réjoui le manager héraultais.
Un vestiaire soudé
Après une saison où le groupe s’est quelque peu déchiré et perdu, le club comme le vestiaire semble retrouver un peu plus de stabilité et d’ambiance, le staff l’affirme : «On la sent oui. Mais il faut faire attention à la bonne ambiance. Il faut qu’elle se transforme sur le terrain.» Derrière des cadres d’expérience comme l’Anglais Billy Vunipola, l’autre grande recrue de l’été, le groupe a retrouvé un objectif commun et souhaite désormais regarder vers le haut, après plus d’un an et demi de «galères». «Ils m’ont répondu qu’ils ne voulaient pas jouer le maintien cette saison.» Désormais, Montpellier fait face à un grand défi : rivaliser avec les meilleures équipes du Top 14 pour retrouver les phases finales. «Si on veut valider tout ça, il faut battre Bayonne», affirme avec sérieux Joan Caudullo, avant de se mesurer au club basque, lui aussi sur une dynamique d’enfer en cette fin d’année.