Elle est entrée, petite, discrète. La salle d'audience a fait silence. Gisèle Pélicot, 72 ans, porte des lunettes légèrement teintées, une frange et un carré lisse, roux. Elle est apparue entourée de sa famille, soudée, digne. La tête haute, ils ont pris place sur le banc des parties civiles, serrés les uns contre les autres. Ensemble, ils forment un front uni, solide. De temps à autre, Gisèle lève la tête vers le ciel et prend une profonde inspiration, à l'instar d'une nageuse qui sortirait la tête hors de l'eau, avant de replonger.
Ce lundi 2 septembre, elle s'apprête à faire face à son bourreau, Dominique Pélicot, son mari. Celui avec qui elle a partagé sa vie durant cinquante ans. Celui qui l'a droguée à son insu et livrée à des inconnus sélectionnés en ligne durant près de dix ans. Au total, 51 co-accusés seront jugés jusqu'au 20 décembre devant la cour criminelle du Vaucluse. Un dossier hors norme où la question de la soumission chimique sera au cœur des débats.
La question du huis clos
Dominique Pélicot entre dans le box de plexiglas. Gisèle se fige…