Tous les dirigeants d’entreprises françaises ont vécu l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin, comme un choc. Mais certains plus encore que d’autres. La possibilité d’une alternance radicale, qui verrait le Rassemblement national obtenir la majorité absolue et Jordan Bardella s’installer à Matignon, plonge les entreprises publiques dans un abîme d’incertitudes.
À quoi cette alternance-ci ressemblera-t-elle pour ces entreprises, en particulier pour celles détenues à 100 % par la puissance publique comme la SNCF, EDF, La Poste, France Télévisions ou la RATP ? Aucune direction ne se risque à avancer ses hypothèses. « Pas de commentaires », répond-on partout. Le réflexe du gros dos s’impose. Silence à tous les étages.
Dans les années 1980 et 1990, les grandes alternances et les cohabitations annonçaient chaque fois un grand ménage. Gauche et droite plaçaient leur cheptel respectif de dirigeants et hauts fonctionnaires à la tête des entreprises d’État, pour assumer…