Cancer du sein: comment l’Amérique a inventé Octobre rose

Réservé aux abonnés
Un an après avoir publiquement parlé de son cancer du sein, la First Lady Betty Ford répond aux journalistes, en novembre 1975, lors d’une journée de sensibilisation au dépistage. Crédit: Karl Schumacher) / Everett Collection / Bridgeman Images. Photo by Karl Schumacher) / Everett Collection / Bridgeman Images

HISTOIRES DE MÉDECINE - Chaque année, le mois d’octobre est consacré au cancer du sein et à la promotion du dépistage. Une idée née d’un partenariat entre l’industrie et la Société américaine du cancer en 1985, mais dont les racines plongent en réalité bien plus loin...

«Je suis désolé, Madame, mais le New York Times ne peut publier le mot sein ou le mot cancer dans ses pages…» Lorsque, au début des années 1950, Fanny Rosenow entend ces paroles d’un rédacteur en chef du journal, elle est déçue mais probablement pas surprise. Traitée pour un cancer du sein, elle a monté un groupe de soutien aux femmes atteintes par la maladie et veut en faire la publicité, racontent Jimmie Holland et Sheldon Lewis dans The Human Side of Cancer (Harper Collins, 2001). Mais dans l’Amérique des années 1950, le cancer mène son chemin en silence: on se tait et on souffre chez soi. «Peut-être pourriez-vous dire qu’il y aura une rencontre sur les maladies de la cage thoracique…», tente maladroitement le journaliste. Quelques décennies plus tard, une tout autre ambiance règne sur ce sujet dans les médias: «Vous ne pouvez plus regarder ailleurs», clame en 1993 la couverture du New York Times Magazine, avec une photo pleine page de l’artiste Matuschka exhibant la cicatrice de sa…

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 83% à découvrir.

Vente Flash

1,99€ par mois pendant 6 mois. Sans engagement.

Déjà abonné ? Connectez-vous