Serie A : en attendant la grande finale face au PSG, l’Inter Milan a un titre à jouer

Le 31 mai prochain, nous saurons qui du Paris Saint Germain ou de l’Inter Milan remportera la 70e Ligue des champions de l’histoire. Il ne reste donc plus que trois semaines aux deux équipes pour se préparer avant ce sommet du football européen. Le PSG, qui a validé son titre de champion de France début avril, s’est épargné une fin de saison énergivore et n’aura qu’une finale de Coupe de France contre Reims (le 24 mai prochain) à négocier avant la C1. Un luxe que l’Inter Milan ne connaîtra pas cette saison. Tenants du titre en Serie A, les Nerrazuri font face à un poil à gratter bien décidé à refaire le coup de 2023 : Naples.

Les hommes d’Antonio Conte, qui faisaient figure d’outsider en début de saison, sont en tête au classement du championnat italien avec trois points d’avance à trois journées de la fin et n’ont donc besoin que de 7 points pour être sacré. Ils peuvent également compter sur un calendrier bien plus favorable que celui des Lombards, qui auront un déplacement périlleux à négocier contre le Torino ce dimanche, à 18h, et un autre à Côme six jours avant leur grande finale européenne. Entre-temps, ils accueilleront la Lazio, 6e et à la lutte pour la dernière place qualificative en Ligue des champions tandis que les Napolitains recevront le Genoa et Cagliari et ne se déplaceront qu’à Parme lors de la 37e journée.

Que se passera-t-il en cas d’égalité ?

En Italie, il n’est pas question d’attribuer un titre à la différence de buts ou sur des confrontations directes. En 2023, le championnat italien a acté la tenue d’un « spareggio » en cas de d’égalité de points en fin de saison pour décerner le titre de champion et les places de relégués. Une pratique lancée dès les débuts en 1929 mais qui avait fini par disparaître en 2006. En clair, il s’agit d’un match sec en forme de finale, sans prolongation, qui s’ajouterait au calendrier déjà conséquent de Marcus Thuram (55 matches disputés) et ses coéquipiers. Elle devrait se disputer à Giuseppe-Meazza puisque la différence de buts est largement à l’avantage des Nerrazuri (+40 contre +30 après la 35e journée), et les deux équipes se sont quittées sur un match nul 1-1 lors de leurs deux affrontements cette saison.

Si l’Inter est parvenu à puiser dans ses dernières ressources pour arracher sa qualification en finale de Ligue des champions à l’issue d’une demi-finale d’anthologie face au FC Barcelone (3-3 à l’aller, 4-3 au retour), la fatigue s’est fait sentir en Coupe d’Italie le 23 avril dernier. Les hommes de Simone Inzaghi ont dit adieu à leurs espoirs de triplé en étant sévèrement corrigé 3-0 par l’AC Milan, en demi-finale retour (1-1 au match aller). Oui, l’entraîneur italien avait aligné un 11 remanié (Pavard, Acerbi, Sommer et Calhanoglu sur le banc, Thuram blessé), et ses joueurs avaient manqué de réalisme offensivement, mais il n’y a pas que ça. Sur ses 12 derniers matchs, toutes compétitions confondues, les Intéristes n’ont réalisé qu’un seul clean-sheet, alors qu’ils avaient attendu dix matches pour encaisser leur premier but en Ligue des champions.

Naples finit sa saison en boulet de canon, pas l’Inter

Les dynamiques sont d’ailleurs complètement opposées entre les deux rivaux en cette fin de saison de Serie A. Du côté de Naples, l’élimination prématurée face à la Lazio en Coupe d’Italie (3-1 le 5 décembre dernier en huitièmes de finale) a permis à Antonio Conte de se consacrer uniquement au championnat. Le club du sud de l’Italie joue un seul match par semaine depuis le début de l’année, sauf à de rares exceptions. Ce qui semble payer en cette fin de saison puisqu’il n’a plus perdu depuis le 23 février et vient d’enchaîner une cinquième victoire de suite le week-end dernier, à Lecce (0-1), tandis que l’Inter s’est relevé péniblement de deux défaites face à Bologne (0-1) puis Rome (1-0) en s’imposant face à l’Hellas Verone (1-0) samedi dernier.

Pour rappel, les Nerazzurri comptent dans leur rang trois titulaires de plus de 35 ans (Sommer, Acerbi, Mkhitaryan) et ont plus globalement l’effectif avec la moyenne d’âge la plus élevée de l’édition 2024-25 de la C1 (29 ans et 154 jours). Lautaro Martinez et Denzel Dumfries, décisifs face au Barça, ont subi chacun une blessure et ont écourté leur convalescence pour revenir à temps. Benjamin Pavard, absent sur la totalité de la double confrontation, devrait pouvoir retrouver sa place après sa blessure à la cheville gauche. Si Yann Bisseck a parfaitement assuré l’intérim, le Français ne sera pas de trop pour le sprint final du mois de mai. Tout gagner ou tout perdre, voilà l’enjeu pour les Intéristes.