Au Mali, Assimi Goïta interdit les activités politiques et impose la terreur
Cinq ans déjà que le général Assimi Goïta a pris le pouvoir à la faveur d’un coup d’État militaire. Mais l’évolution récente du Mali témoigne d’une dérive autoritaire inquiétante. Lundi 12 mai, le Conseil de la transition, un organe législatif entièrement aux ordres du régime, a confirmé la suspension pure et simple de toute activité politique dans le pays.
En clair, la charte des partis politiques a été supprimée, et il est interdit pour tout Malien de manifester ses opinions politiques ou de militer dans un parti. La semaine dernière, le régime militaire avait déjà suspendu les activités des formations politiques, invoquant une « raison d’ordre public ».
Des manifestants durement réprimés
Samedi 10 mai, quelques centaines de manifestants ont courageusement manifesté pour protester contre la décision d’Assimi Goïta, malgré la répression. Les rapts se multiplient : depuis le 8 mai, deux figures de l’opposition ont été enlevées par la sécurité d’État et demeurent introuvables. Deux autres ont échappé à des tentatives d’enlèvement.
Une cinquième a subi une attaque au couteau, sans que ses jours ne soient en danger. « C’est un climat délétère, un climat de terreur que les autorités en place sont en train de perpétrer contre une population qui a décidé de réclamer ses droits de liberté et de démocratie », dénonce Ismaël Sacko, le président du parti PSDA.
Promis maintes fois par Assimi Goïta, le retour à l’ordre constitutionnel s’éloigne, d’autant que, fin avril, le général a réuni durant deux jours à Bamako les « forces vives de la nation », en réalité un panel de personnalités acquises à sa cause, en leur demandant de lui octroyer, sans élection, un mandat de « président de la République pour cinq ans à partir de 2025, renouvelable ». Autant dire un pouvoir à vie ou, du moins, tant que son régime autocratique se maintiendra.
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