Football : pourquoi la Nouvelle-Calédonie a sa propre équipe nationale et peut rêver de disputer le Mondial aux côtés de la France ?
Et s'il y avait deux représentants français à la prochaine Coupe du monde ? La Nouvelle-Calédonie joue sa qualification pour le Mondial 2026 face à la Nouvelle-Zélande, lundi 24 mars, dans le cadre du tournoi de qualification de la zone Océanie. L'enjeu est simple : un succès enverrait les Cagous en Amérique du Nord (Etats-Unis, Mexique et Canada) à l'été 2026. En cas de défaite, ils devraient participer par les barrages intercontinentaux. En cas de victoire, la France pourrait donc avoir deux représentants au Mondial si les Bleus se sortent d'éliminatoires à leur portée. Comment est-ce possible ?
Cela tient en premier lieu du fait que la Nouvelle-Calédonie, tout comme Tahiti qu'elle a éliminée 3-0 vendredi, dispose de sa propre fédération et est affiliée à la Fifa (depuis 2004), qui recense plus de Fédérations (211) que l'ONU ne reconnaît de pays (193). L'archipel français peut donc participer à l'ensemble des compétitions internationales, au contraire de la Martinique, la Guadeloupe ou la Guyane, rattachées à la FFF et non-présentes au classement Fifa. Ces dernières peuvent donc participer aux aux compétitions continentales, mais pas internationales.
La même situation que les îles Féroé et Gibraltar
En effet, l'article 11 des statuts de la Fifa dispose qu'"avec l'autorisation de l'association membre du pays dont elle dépend, une association d'une région n'ayant pas encore obtenu l'indépendance peut également demander l'admission à la FIFA". L'archipel français est considéré comme un "membre associé" de la FFF depuis décembre 2024, et peut donc participer à une possible Coupe du monde. C'est également le cas des îles Féroé (Danemark) ou de Gibraltar (Grande-Bretagne).
De plus, la Nouvelle-Calédonie dispose d'une autonomie administrative en matière de sport. D'après la législation française, l'archipel est compétent pour la "réglementation des activités sportives et socio-éducatives ; infrastructures et manifestations sportives et culturelles intéressant la Nouvelle-Calédonie" (article 22 de la loi n° 99-209 organique du 19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie).
Reste qu'il faudra pour les Néo-Calédoniens, 152e nation au classement Fifa, surmonter l'obstacle néo-zélandais (89e), seule nation de la zone classée mieux que le 147e rang, occupé par les îles Salomon. "Avant, dans la zone Océanie, il y avait l’Australie qui dominait tout mais elle a demandé à jouer avec l’Asie. Aujourd’hui, c’est la Nouvelle-Zélande qui a pris la relève. À part un faux pas tous les 10 ou 15 ans, la Nouvelle-Zélande est bien plus forte. Pour qu’une équipe de Régional 1 [6e division] batte une équipe professionnelle, il faut que les dieux nous aident !", expliquait le Tahitien Marama Vahirua avant le match face à la Nouvelle-Calédonie mercredi. "Même si le défi est immense, c'est fantastique de se dire qu'on pourrait participer à la Coupe du monde", se délecte Antoine Kombouaré, l'actuel entraîneur du FC Nantes natif de Nouvelle-Calédonie.