Scandale « Takata » : un nouvel accident mortel relié à l’airbag défectueux en Guadeloupe

Suite au décès d’un automobiliste un mois et demi plus tôt, le parquet de Pointe-à-Pitre a indiqué, lundi 12 mai, que la mort du conducteur sur une route de la Guadeloupe s’ajoutait à la liste de celles liées « au déclenchement » d’un airbag défectueux du fabricant japonais Takata.

« L’autopsie a confirmé que la mort est directement liée à l’explosion de l’airbag » dans un accident survenu sur la localité du Moule, en Guadeloupe, le 25 mars, a confirmé à l’Agence France-Presse la procureure de Pointe-à-Pitre, Caroline Calbo. « Nous avons saisi la juge d’instruction pour homicide involontaire » qui « est en train de clôturer son instruction sur les airbags Takata pour dessaisissement au profit du juge d’instruction de la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée) de Paris », a-t-elle ajouté.

La Chancellerie a demandé le regroupement à la Jirs de Paris de l’ensemble des enquêtes menées sur les conséquences des défaillances de ces airbags, notamment celles relatives à des homicides involontaires.

« Trop tôt » pour dire si la victime avait reçu un courrier notifiant un rappel

La victime en Guadeloupe, au volant d’une Toyota Hilux, conduisait un véhicule « pas très récent » et « concerné » par la campagne de rappel – Toyota et Mercedes ont indiqué en avril devoir rappeler vingt modèles commercialisés entre 2001 et 2018 –, a indiqué à l’AFP Me Charles-Henri Coppet, avocat qui assure défendre « onze familles de décédés et de douze blessés liés à des explosions de ce type » dans les Outre-mer.

Il est « trop tôt » pour dire si la victime avait reçu ou non un courrier notifiant un tel rappel, a précisé le conseil, qui s’est porté partie civile. L’accident entre le véhicule de la victime et un poids lourd s’était produit dans une zone réputée dangereuse, avaient indiqué les pompiers le soir des faits. L’homme, « coincé dans son véhicule », avait été « extrait à l’arrivée des sapeurs-pompiers » alors qu’il se trouvait en arrêt cardio-respiratoire, selon la même source.

Avant l’annonce lundi de cette nouvelle victime, le ministère des Transports recensait 29 accidents liés à des airbags défectueux, dont 12 décès. Citroën avait lancé au mois de février 2025 une opération de rappel des 250 000 C3 et DS3 en circulation dans la moitié nord de la France. « Chacune de ces marques, à chaque fois, n’a pas pris les devants, a attendu qu’il y ait une catastrophe pour réagir », avait dénoncé dans la foulée l’avocat Charles-Henri Coppet, qui accompagne certaines des victimes.

Avant de partir, une dernière chose…

Contrairement à 90% des médias français aujourd’hui, l’Humanité ne dépend ni de grands groupes ni de milliardaires. Cela signifie que :

  • nous vous apportons des informations impartiales, sans compromis. Mais aussi que
  • nous n’avons pas les moyens financiers dont bénéficient les autres médias.

L’information indépendante et de qualité a un coût. Payez-le.
Je veux en savoir plus