«Coup d'État de droit», pour Laurent Wauquiez «hold-up démocratique» selon Éric Ciotti... Face aux multiples critiques qui ont suivi la décision du Conseil Constitutionnel sur la loi immigration, censurant le tiers des amendements votés par le Parlement, le président de la haute juridiction Laurent Fabius a réfuté toute manipulation politique. Pour lui, les décisions du Conseil Constitutionnel suscitent «des commentaires parfois acerbes et contradictoires, mais au bout d'un certain temps, la décision est actée».
«Nous avons obligation de regarder s'il y a un lien entre l'amendement et la loi, et s'il n'y en a pas, de le censurer !», a rappelé le président du Conseil des Sages. Alors que les personnalités de droite reprochent aux Sages d’aller à l’encontre du souhait des Français sur la politique migratoire, Laurent Fabius a rappelé la neutralité de la haute juridiction «Nous n’avons pas été guidés par l'opinion publique», a-t-il déclaré, rappelant que les Sages ne se laissent «pas guider par les sondages». «Sinon, il faut mettre à la tête du Conseil Constitutionnel le directeur de la Sofres (institut de sondages français, NDLR)», a-t-il ironisé.
«Le conseil est là non pas pour rendre des services politiques, mais pour rendre un avis juridique», a-t-il encore défendu. La haute juridiction n’est «pas une chambre d'écho de l'opinion publique, ni une chambre d’appel des choix du Parlement». Et le Sage de défendre la constitution de la Ve République. «Je crois qu’elle a un mérite important, c’est sa grande stabilité. C’est la constitution qui, dans l’histoire de la République, est restée la plus stable !», s’est-il félicité, indiquant que cette stabilité est un «atout».