Sur les îles Canaries, nouvelle route de l'espoir des migrants, les autorités débordées par des arrivées clandestines massives
Sur la mer, il n'y a ni frontières ni barbelés, mais c'est encore pire pour passer!» Devant les portes bien gardées de Las Raíces, le plus grand centre d'hébergement provisoire de Tenerife, Ousmane* raconte ce que ses yeux ont vu, ce que son corps a subi.
Baskets autour du cou pour ne pas les abîmer, sweat à cagoule comme coupe-vent, il porte le tee-shirt du Barça en guise de grigri. «Barça o Barzakh» («le Barça ou la mort») ! Inspirée du maillot de l'équipe de football du FC Barcelone, cette expression est devenue la devise de tous les candidats à l'exil, et son tee-shirt, leur emblème. En juin dernier, c'est sur un coup de tête que ce Sénégalais de 25 ans a décidé, à l'heure la plus opaque de la nuit, de se faufiler parmi un groupe de migrants rassemblés sur la plage de Nouakchott, en Mauritanie. Afin d'échapper aux patrouilles des gardes-côtes, la chaloupe surchargée a fait cap sur la haute mer. Galvanisé par son audace et la fierté d'avoir réussi à économiser les 650.000 francs…