Vendredi à l’heure du déjeuner, le Bundestag a adopté sans triomphalisme le projet de budget 2024, clôturant un douloureux chapitre politique pour la coalition au pouvoir d’Olaf Scholz. Par une majorité de 388 voix, les députés allemands sont parvenus à limiter la dette de l’État à 39 milliards d’euros, tout en échappant à la colère sociale, ce qui constituait le principal enjeu de l’exercice.
Cette coalition est animée d’une «ambition de conception», s’est félicité le ministre des Finances, Christian Lindner. Ce mot-valise - Gestaltungsehrgeiz - typiquement allemand, choisi par le responsable libéral (FDP) pour désigner son œuvre, traduit la fierté nationale affichée devant le processus de création autant que celle suscitée par le résultat final, à savoir un paquet de dépenses de 477 milliards d’euros qui a pour mérite essentiel de respecter la règle.
Au fil de l’eau
Cette règle est d’abord celle édictée par le Conseil constitutionnel le 15 novembre, qui avait interdit au gouvernement de piocher dans des…