Paracyclisme : Alexandre Léauté, le vélo comme marchepied

Deux médailles d’or, deux de bronze, un record du monde… Alexandre Léauté avec quatre médailles remportées en paracyclisme, est sorti comblé des JO de Paris 2024. Déjà sacré champion du monde à 19 reprises depuis le début de sa carrière, le paracycliste breton, se présentait, à 23 ans, aux jeux Paralympiques de Paris 2024 avec pas mal de certitudes : « Je sais ce que j’ai à faire et je compte ramener le plus de médailles possible pour marquer mon sport. Si j’y arrive, ce sera super, et, dans le cas contraire, ça ne m’empêchera pas de dormir », racontait-il à la presse lors de son dernier stage de préparation.

Auréolé de quatre médailles en 2021, Alexandre, malgré ses dires et sa joie, avait aussi une revanche à prendre après les JO de Tokyo : « À la sortie de Tokyo, j’ai reçu beaucoup de messages de haine disant que je n’avais rien à faire ici, que j’avais volé mes médailles. » Que lui valait donc cette foudre ? Le Breton n’est pas unijambiste, mais alors ? Le natif de Saint-Caradec (Côtes-d’Armor) a toujours ses deux jambes, alors que dans la catégorie C2 les coureurs roulent pour la plupart avec une seule jambe.

Pédagogue

Mais… car il y a un « mais », cette catégorie englobe aussi tous ceux qui sont paralysés d’une ou plusieurs parties du corps d’un seul côté. « Je n’ai pas de sensibilité dans la jambe droite, pas de force. Sur le vélo, c’est plus un poids mort qu’autre chose. Il y a du flux sanguin qui rentre dedans alors que cela ne me sert à rien, tandis que les autres ont tout sur le même côté. Même mon bras, c’est un peu la même chose, je n’ai pas de force non plus. Pour un départ sur piste, c’est super-compliqué alors que mes adversaires ont leurs deux bras », avait-il expliqué, avant d’ajouter qu’avec un peu de pédagogie ses détracteurs avaient fini par comprendre : « Du côté des unijambistes, il n’y a jamais eu de problèmes, mais c’est plutôt les gens autour qui avaient du mal à comprendre. C’est vrai que visuellement, moi le premier, si je ne connaissais pas le handisport, on pourrait se demander pourquoi je suis dans cette catégorie ? Mais après, quand on explique, généralement les gens comprennent. J’ai eu d’excellents retours après des explications. »

Multicarte, route et piste, il allait ajouter quelques semaines après les JOP un autre trophée à sa collection, celui de champion du monde sur route. Après avoir décroché une médaille d’argent, dans l’épreuve du contre-la-montre, et deux jours avant le sacre d’un autre ogre de la Petite Reine, Tadej Pogacar, le Français s’emparait en solitaire du maillot irisé sur la course en ligne C2.

Un énième titre qui en méritait bien un autre, celui d’entrer au palmarès du Vélo d’or : « Mon année 2024 est magique, je ne suis toujours pas redescendu de mon petit nuage. Quand tout va repartir et qu’il va falloir se remettre à fond pour l’année prochaine, ça va faire un petit peu bizarre. » Bizarre pour la concurrence qui devra pourtant s’habituer à voir ce gamin d’aujourd’hui 24 ans enchaîner les titres et victoires.

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