À Marseille, Gérald Darmanin vise «Uber Shit» et les consommateurs de drogues des «beaux quartiers»
Le Figaro Marseille
C’était sa 30e visite à Marseille depuis sa prise de poste place Beauvau. L’occasion pour Gérald Darmanin d’aller à la rencontre des forces de sécurité intérieures de la ville afin de saluer leur travail en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants, responsable d’au moins 49 morts en 2023.
Lors d’une visite accordée à la CRS 81, une nouvelle unité spécialement formée contre les violences urbaines et le trafic de stupéfiants, le ministre de l’Intérieur a salué les «bons résultats» des forces de police et de gendarmerie en matière de lutte contre le narcobanditisme, assurant qu’au moins 40% de points de deal connus des autorités avaient été supprimés à Marseille. «Aujourd'hui, certains quartiers en sont débarrassés. À la Paternelle, il y avait quatre points de deal. Il n'y en a plus aujourd'hui», a-t-il décrit, précisant accélérer le travail de «fermeté» à l’encontre des trafiquants et des consommateurs.
On ne peut pas vouloir la paix, la sécurité et la fermeté à Marseille et en même temps consommer du cannabis et de la cocaïne dans les beaux quartiers
Gérald Darmanin, évoquant la lutte contre le trafic de stupéfiants à Marseille
«Les premiers responsables de cette situation, ce sont les consommateurs. S’il n’y a plus de consommateurs, il n’y a plus de vendeurs. C’est celui qui fume son joint et qui prend son rail de coke, parfois dans les beaux quartiers de Marseille, qui fait naître ces règlements de compte», a-t-il ajouté. «On ne peut pas vouloir la paix, la sécurité et la fermeté à Marseille et en même temps consommer du cannabis et de la cocaïne dans les beaux quartiers. La règle est la même est tout le monde. La police sera partout présente pour effectuer des contrôles et attaquer les consommateurs jusque chez eux», a-t-il annoncé.
Pour Gérald Darmanin, la priorité est donc de poursuivre la stratégie de «harcèlement des consommateurs et des points de deal», ces derniers s’adaptant aux circonstances et se matérialisant désormais «hors de la rue» notamment via la livraison à domicile. «La suppression d’un trafic sur la voie publique ne veut pas dire la disparition totale des trafics. Il y a aussi la livraison à domicile, ce qu’on appelle “Uber shit”, très appuyée par les réseaux sociaux comme Snapchat ou TikTok», a détaillé le ministre de l’Intérieur, annonçant un renforcement de la surveillance des réseaux sociaux et des contrôles systématiques sur «ceux qui livrent les drogues».