Réforme des retraites : "Je suis perdu dans les calculs...", confient ces futurs retraités après les annonces de nouvelles négociations

La réforme des retraites va donc être "remise en chantier". François Bayrou a annoncé, mardi 14 janvier, à l'occasion de sa déclaration de politique générale qu'il n'y aurait pas de suspension ni d'abrogation en vue mais qu'il veut confier la réforme aux partenaires sociaux.

François Bayrou leur donne trois mois pour s'accorder sur un nouveau texte, et peut-être, sur un gel du recul de l'âge légal, réclamé par les organisations syndicales.

"Je devais partir à la retraite le 1er avril"

Stéphane, né en 1964, qui travaille dans la production de semence en Anjou, sera extrêmement attentif aux potentielles retouches qui pourraient être apportées à la réforme des retraites. "Je devais partir à la retraite le 1er avril 2025 et la réforme a repoussé de six mois, de deux trimestres, explique-t-il. Ça a pris effet tout de suite, dès que la réforme était votée que nous, on savait déjà qu'on allait être allongé..."

Si le report de l'âge légal prévu à l'automne 2025 est annulé, avec un maintien de l'âge légal de départ à 62 ans et demi, Stéphane craint de faire partie d'une génération sacrifiée, celle qui a subi la réforme, avant que les autres ne bénéficient d'un rétropédalage.

Un climat d'incertitude

"Demander la liquidation de la retraite, ça s'anticipe", rappelle Gabrielle, née en 1963. Pour cette future retraitée, le climat d'incertitudes autour de ces nouvelles discussions en rajoute une couche : "J'ai fait des études d'économie et je suis quand même perdu dans les calculs. Je vais suivre ce qui se passe."

Dalila, infirmière en région parisienne, ne serait-elle pas du tout contre un retour en arrière : "Je serais contente. Mon mari et moi, on est fatigués. Là, à 60 ans, on se lève de bonne heure, on conduit toute la journée. C'est partir plus tôt et profiter un petit peu du temps qui nous reste."

L'usure au travail, et la pénibilité seront au cœur des discussions des partenaires sociaux qui sont réunis en intersyndicale jeudi soir.