Syrie : les États-Unis révoquent le statut "d'organisation terroriste étrangère" du HTC
Une nouvelle étape dans le rapprochement entre la Syrie et les États-Unis après la chute de Bachar al-Assad. Washington a annoncé, lundi 7 juillet, la révocation du statut d'"organisation terroriste étrangère" du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTC), autrefois lié au groupe Al-Qaïda, dans le cadre de la levée des sanctions américaines contre la Syrie.
"Conformément à la promesse faite par le président Trump le 13 mai d'alléger les sanctions contre la Syrie, j'annonce mon intention de révoquer la désignation d'organisation terroriste étrangère du Front al-Nosra, également connu sous le nom de Hayat Tahrir al-Cham (HTC)", a déclaré le secrétaire d'État américain Marco Rubio dans un communiqué.
Cette révocation prendra effet mardi après sa publication dans le registre fédéral, est-il précisé.
Cette décision fait suite "à la dissolution du HTC et à l'engagement du gouvernement syrien à combattre le terrorisme sous toutes ses formes", a poursuivi Marco Rubio, saluant "les mesures positives prises par le nouveau gouvernement syrien dirigé par le président Ahmed al-Charaa".
"Cette révocation est une étape importante dans la réalisation de la vision du président Trump d'une Syrie stable, unifiée et pacifique", a-t-il encore dit.
L'assouplissement progressif des sanctions
Cette décision attendue intervient après que le président américain a signé, le 30 juin, un décret formalisant le démantèlement des sanctions américaines contre la Syrie. Le président Trump avait créé la surprise en annonçant le 13 mai, lors d'une visite à Riyad, la levée des sanctions américaines, disant vouloir "donner une chance de grandeur" aux nouvelles autorités de Damas.
Il avait aussi rencontré le lendemain le président syrien par intérim, Ahmed al-Charaa, à la tête de la coalition rebelle dirigée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTC) ayant renversé en décembre le président syrien.
Une extension de votre navigateur semble bloquer le chargement du lecteur vidéo. Pour pouvoir regarder ce contenu, vous devez la désactiver ou la désinstaller.

Depuis, Washington a assoupli la plupart de ses sanctions pour faciliter le retour de la Syrie dans le système financier international et mis en oeuvre des autorisations pour encourager de nouveaux investissements en Syrie.
Le communiqué ne précise pas si Washington va aussi retirer la Syrie de la liste américaine des pays accusés de soutenir le terrorisme mais Marco Rubio avait dit la semaine dernière examiner la question.
Les exigences de Washington
Le soutien à la Syrie ne passe pas sans des exigences, Washington oeuvrant notamment à un rapprochement entre Damas et Israël, qui a mené des centaines de frappes aériennes contre son voisin depuis la chute d'Assad.
À lire aussiLa Syrie se dit prête à une coopération avec les États-Unis pour un accord de paix avec Israël
Le HTC était connu sous le nom de Front al-Nosra, ancienne branche d'Al-Qaïda en Syrie, mais il a rompu ses liens avec le groupe jihadiste en 2016 et a cherché à adoucir son image.
En 2017, le HTC a revendiqué le contrôle de pans entiers de la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, et a mis en place une administration civile dans la région, au milieu d'accusations d'abus à l'encontre de toute dissidence.
En janvier, les nouvelles autorités syriennes ont annoncé la dissolution de toutes les factions armées, y compris le HTC, certains groupes intégrant ensuite des organes tels que la nouvelle police du pays.
Le Front al-Nosra fait partie depuis 2014 des groupes inscrits sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU visant les organisations État islamique, Al-Qaïda et affiliés.
Avec AFP