Contraception, IVG, violences sexuelles… Le département de la Drôme ferme 7 centres de santé sexuelle quitte à sacrifier l’accès aux soins et à la prévention

Alors que le budget de la Drôme est voté ce lundi 14 avril à Valence, 200 personnes se sont réunies à 8 h 30 devant le Conseil départemental afin de protester contre les coupes drastiques prévues. Parmi les restrictions à l’ordre du jour, figure la fermeture à partir du 1er juillet de sept centres de santé sexuelle (CSS) que le département finance – sur les 18 existants -. Il s’agit de structures spécialisées dans la santé sexuelle, de la contraception aux interruptions volontaires de grossesse (IVG), des violences sexuelles au dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST).

Des permanences dans les centres médico-sociaux de Pierrelatte, Die, Hauterives, Livron, Saint-Jean-en-Royans, Valence et Portes-Lès-Valence sont concernées. D’autant que la fermeture de ces sept centres entraîne la suppression de quatre postes à temps plein de médecins et de conseillères, selon le quotidien Libération. De plus, les centres de santé sexuels restants verront leur dotation diminuer de 20 %.

Une « fragilisation des dispositifs de santé et de protection »

La veille du vote, des militants d’Extinction rébellion Vallée de la Drôme – Valence s’étaient mobilisés, accrochant une banderole « Moins de VSS, plus de CSS » en haut de la tour de Crest (Drôme). « Il s’agit d’un gros recul sur la prévention, sur l’accès aux droits, à l’information et aux soins des drômois.es (notamment des populations les plus rurales et des mineur.es) concernant les droits sexuels et reproductifs (dont l’IVG), la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et toutes les discriminations, l’éducation à la vie relationnelle, sexuelle et active », alerte également, dans un communiqué, le collectif « Sauvons les CSS » constitué pour l’occasion, qui rappelle « que couper sur la prévention ne fait pas faire des économies, 1 euro supprimé coûte 7 euros ensuite ».

Dans une lettre datée du 25 mars et adressée à la présidente du Département Marie-Pierre Mouton (LR), la présidente du conseil de l’ordre des médecins de la Drôme Hélène Barbier-Grassot s’est, elle aussi, vivement opposée à cette décision. La docteure a fait part de sa « préoccupation » concernant cette décision, évoquant un « contexte où les besoins en matière de santé publique, d’accompagnement social et de prévention des violences n’ont jamais été aussi pressants », rapporte le Dauphiné Libéré. Elle s’inquiète également d’une « fragilisation des dispositifs de santé et de protection » susceptible « d’accroître les inégalités d’accès aux soins et aux droits fondamentaux ».

La présidente du département Marie-Pierre Mouton a argué, début avril, qu’il s’agissait de « faire évoluer l’organisation pour s’appuyer sur le planning familial et les hôpitaux », selon l’antenne locale ICI. En décembre, elle avait annoncé vouloir réduire de 22 millions d’euros le budget, dans un contexte où les collectivités locales subissent un coup de rabot de 5 milliards d’euros dans le budget 2025.

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