Pour lutter contre les plateformes comme Shein ou Temu, Bruxelles autorise la taxation des petits colis importés dans l'UE

L'UE tente de lutter contre l'afflux de produits chinois, commandés sur des plateformes telles que Temu ou Shein. Les ministres des Finances de l'Union européenne ont approuvé, jeudi 13 novembre, la suppression de l'exonération de droits de douane sur les colis importés en Europe d'une valeur inférieure à 150 euros. Les Vingt-Sept espèrent pouvoir mettre en œuvre cette mesure, réclamée notamment par la France, dès le 1ᵉʳ trimestre 2026.

"La France a pris l'initiative de réagir au phénomène des petits colis. Cela a payé aujourd'hui", s'est réjoui le ministre français de l'Economie, Roland Lescure, dans une déclaration à l'AFP. "C'est une étape clef pour la protection des consommateurs européens et du marché intérieur en luttant plus efficacement contre les produits dangereux et non conformes à nos réglementations européennes", a-t-il ajouté, se félicitant d'"un grand pas pour la souveraineté économique de l'Union européenne". 

Des frais de traitement également envisagés par l'UE 

Cette taxation des petits colis devrait en outre s'accompagner de l'instauration de frais de traitement sur chaque petit colis entrant dans l'UE, en majorité achetés via des plateformes d'origine chinoise. Le montant de ces frais de traitement n'a pas été encore fixé, mais Bruxelles a proposé en mai deux euros par paquet. L'UE espère pouvoir appliquer ces frais à partir de la fin 2026.

L'idée de lutter contre l'afflux de ces produits qui souvent ne répondent pas aux normes européennes, en supprimant l'exonération de droits de douane dont font l'objet les petits colis importés en Europe, avait été proposée par la Commission européenne dès le mois de février. La mesure devait initialement entrer en vigueur à la mi-2028, en s'alignant sur la réforme de l'union douanière, un vaste projet d'harmonisation et de partage de données entre Etats membres. Mais les Etats et la Commission veulent aller beaucoup plus vite et pouvoir la mettre en œuvre via un système transitoire qui devrait être adopté lors de la prochaine réunion des ministres, le 12 décembre.