« Trump a été injustement traité par Hollywood. Moi aussi » : Jon Voight défend la taxe sur les films étrangers

Ces ambassadeurs informels brillaient par leur silence depuis l’arrivée du leader du mouvement Maga à la Maison-Blanche. Jusqu’à ce que Jon Voight revendique la paternité de l’un des derniers projets de Donald Trump : imposer des droits de douane de 100% sur les films diffusés aux États-Unis produits à l’étranger. « Il faut faire quelque chose, et ça fait bien longtemps qu’on aurait dû agir », révèle l’acteur dans un entretien accordé à Variety , jeudi 8 mai. « Je pense que nous avons un bon plan, et ce n’est que le début », affirme l’acteur de Macadam Cowboy. L’objectif de ce projet annoncé la semaine dernière par Donald Trump est de faire « revivre le cinéma américain qui est en train de mourir ».

Jon Voight et Donald Trump se sont rencontrés pour la première fois à la fin des années 1970. Les deux se sont liés d’amitié grâce à leur passion commune pour le cinéma. Mais aussi par leurs idéaux politiques, l’acteur américain de 86 ans ayant apporté son soutien à l’homme politique en 2016 puis en 2024. Ce qui lui a valu l’occasion d’être choisi en janvier par le président républicain pour être symboliquement ses « yeux et oreilles »  à Hollywood aux côtés de Sylvester Stallone et de Mel Gibson. Leur mission ? Surveiller l’industrie du cinéma américain, qui compte énormément de soutiens aux démocrates.

Le constat est un peu surprenant alors que les productions américaines continuent d’inonder le monde et que le marché nord-américain, très peu ouvert aux productions étrangères, reste le premier mondial. Mais les studios américains sont de plus en plus nombreux à organiser leurs tournages à l’international, principalement au Canada, au Royaume-Uni et en Europe, car ils y bénéficient de coûts de production, de taxes moins élevées voire d’aides à la production.

« Aucune décision n’a été prise »

Intolérable pour Jon Voight qui explique à Variety travailler « très dur » avec son équipe composée de quelques producteurs pour proposer un projet de loi capable de satisfaire au mieux les professionnels du métier. « Nous sommes prêts à écouter tout le monde », assure-t-il en expliquant avoir reçu « beaucoup de réponses positives » depuis cette annonce.

Selon Variety, plusieurs sociétés de productions américaines, canadiennes ou encore britanniques ont exprimé anonymement leurs craintes. Cette décision pourrait par exemple les contraindre à réduire la production et le nombre de films proposés dans les salles de cinéma américaines ou encore les forcer à augmenter le coût des longs-métrages.

Mais pour Jon Voight, ce projet est principalement critiqué à cause de l’implication du président républicain. « Je pense qu’il a été traité injustement. Moi aussi, d’ailleurs. Je veux dire, il y a eu des tensions, certes, mais il est temps de tourner la page. Et je dois dire que, dans toutes nos discussions sur la lutte contre la délocalisation des productions, la politique n’a jamais été abordée. Jamais. » « Donald Trump aime Hollywood et se soucie de l’état du cinéma américain, ajoute-t-il. On est arrivés à un point où nous avons vraiment besoin d’aide. On ne peut pas laisser tout ça partir à la dérive. » 

Seul bémol au plan de John Voight pour « sauver Hollywood » : le projet de taxe sur les films étrangers est encore à l’état d’ébauche. « Aucune décision n’a été prise » et « l’administration explore toutes les options », a ainsi affirmé un porte-parole de la Maison-Blanche. La prudence est d’autant plus de mise que les annonces précédentes de Donald Trump sur les augmentations des barrières douanières sur les marchandises et la guerre commerciale engagée avec le reste du monde par les États-Unis sont de plus en plus critiquées à Washington, y compris chez les soutiens du président américain.