Après le passage du cyclone Chido à Mayotte : « On entend qu’il faut profiter du moment pour chasser les étrangers »
Pouvez-vous nous décrire la situation trois jours après le passage du cyclone ?
C’est effrayant. De ce que je vois de Mamoudzou, où j’habite, il ne reste rien. Les fragilités de Mayotte ont été littéralement mises à nu. Les cases en tôle ont été pulvérisées, réduites en poudre. Même les bâtiments en dur ont été détruits. L’hôtel des impôts n’a plus de toiture, le bâtiment de La Poste n’a pas résisté lui non plus. Il n’y a plus un arbre.
Les troncs sont couchés sur les maisons, sur les routes. Toutes les montagnes sont pelées. C’était à la fois prévisible, vu le bâti, et imprévisible. Il y a bien eu des alertes, on savait que Chido arrivait, mais on n’imaginait pas qu’il serait de cette intensité. L’œil du cyclone a traversé l’île du nord au sud, dévastant tout sur son passage. On n’imaginait pas que ce serait un tel cataclysme. Ce que Chido a montré, c’est que toutes les habitations, quelles qu’elles soient, n’étaient pas adaptées à ce territoire. Rien n’a été construit en prévision de ce type de risque. Et c’est une question qu’il va falloir poser.
Le bilan semble compliqué à établir. Les autorités évoquent des centaines, voire des milliers de victimes, notamment parmi les personnes en situation irrégulière… Avez-vous plus d’informations sur place ?