Colis en provenance de Chine taxés : "Une solution tout à fait adaptée qu'il faut appliquer le plus vite possible", estime un économiste

"C'est une solution tout à fait adaptée et qu'il faut appliquer le plus vite possible", salue, mardi 29 avril sur franceinfo, Sébastien Jean, professeur d’économie au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et directeur associé à l’Institut français des relations internationales (IFRI) alors que le gouvernement propose de faire payer par les plateformes "des frais de gestion" de "quelques euros" pour les petits colis en provenance de Chine. "Pour une fois, on a une solution finalement relativement simple à mettre en œuvre face à un problème qui est vraiment préoccupant. Il faut le faire et il faut le faire vite", explique l'économiste.

À partir de vendredi, les petits colis qui arrivent aux États-Unis seront trois fois plus taxés. Alors l'Europe craint d'être submergée par des produits asiatiques venant notamment des plateformes commerciales en ligne chinoises. Le ministre de l'Économie, Éric Lombard, et la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, ont proposé mardi des solutions au niveau européen pour gérer les envois de colis, en particulier ceux venant des plateformes Shein ou Temu.

"Un modèle irresponsable"

Selon Sébastien Jean, c'est un afflux "difficile à contrer" et surtout "un modèle irresponsable dans le sens où il ne paie pas ses propres effets néfastes et il se greffe comme parasite du système existant". Parmi ses envois, 800 millions de colis d'une valeur de moins de 150 euros sont exemptés aujourd'hui de droits de douane."C'est inquiétant parce que ce sont des flux qui échappent massivement aux capacités de contrôle et à la fois à nos capacités de régulation et de taxation douanière. C'est très préoccupant", dit Sébastien Jean. La France propose de faire sauter ce verrou de 150 euros en 2028.

"Ils sont tellement nombreux que nous sommes physiquement incapables de les contrôler. Il faut reprendre la main très vite et constater qu'on est face à une sorte d'échappement."

Sébastien Jean, professeur d’économie au CNAM

à franceinfo

Sébastien Jean juge également les conséquences pour l'environnement "désastreuses" et s'inquiète pour les petits commerces : "Il me semble que la préoccupation la plus directe aujourd'hui, elle doit être pour le commerce de détail, parce que c'est lui qui est le plus impacté potentiellement." L'économiste souligne "le développement de la contrefaçon qui est énormément facilitée par cette explosion de petits paquets très difficiles à contrôler".