Après onze jours d’efforts désespérés, les autorités kirghizes ont annoncé, samedi 23 août, la fin des opérations de secours visant à sauver Natalia Nagovitsyna, une alpiniste russe blessée lors de l’ascension du Pic Pobeda, rapporte nos confrères du journal Le Parisien . Coincée à près de 7000 mètres d’altitude, la quadragénaire n’a désormais plus aucune chance de survie.
Le 12 août, l’alpiniste de 48 ans entreprend l’ascension de la montagne la plus élevée du Kirghizstan et l’une des plus redoutables d’Asie centrale. À 7439 mètres, cette forteresse de glace est réputée pour ses tempêtes soudaines et ses températures polaires. C’est là que l’alpiniste russe s’est fracturée une jambe, rendant toute progression impossible.
Passer la publicité«Tous les experts estiment qu’elle ne peut plus être en vie»
Rapidement, un élan de solidarité se met en place. Luca Sinigaglia, un Italien expérimenté, décide de tenter l’impossible pour la secourir. Mais trois jours plus tard, frappé d’un œdème cérébral fulgurant, il s’effondre et meurt sous les yeux de ses compagnons le 15 août. Dans les jours qui suivent, plusieurs expéditions de secours sont mobilisées. Un hélicoptère s’élance vers les hauteurs le 16 août, mais se crashe à 4000 mètres lors d’une tentative d’approche blessant les six secouristes à bord, selon La Voix du Nord . D’autres alpinistes, partis du camp de base le 22 août, doivent rebrousser chemin, l’un d’eux étant terrassé par un malaise en pleine ascension. Tous se heurtent aux mêmes ennemis : le froid extrême, les rafales meurtrières et la neige qui efface toute visibilité.
Au fil des jours, les espoirs s’amenuisent. Les conditions météorologiques rendent chaque nouvelle tentative suicidaire. «Il est impossible d’y accéder», tranche Adil Tchargynov, porte-parole du ministère kirghiz des Situations d’urgence. «Tous les experts estiment qu’elle ne peut plus être en vie.» Dans le camp de base, la résignation se mêle au désespoir. «Nous savons où elle se trouve, mais il n’existe aucun moyen humain de l’atteindre», confie Dmitri Grekov, responsable de l’expédition. Le 23 août, les autorités kirghizes ont officiellement annoncé la suspension des recherches.
Trois jours plus tôt, Natalia Nagovitsyna, coincée dans son abri de fortune, avait fêté son anniversaire, seule face à l’immensité. Déjà frappée par le destin, elle avait perdu son mari, lui aussi alpiniste, mort en 2021 dans l’ascension du Khan Tengri, un autre sommet redouté de la région.