Elections législatives en Géorgie : un recomptage partiel des votes ordonné après des accusations de fraude électorale
Trois jours après les élections législatives, la bataille continue en Géorgie entre le parti au pouvoir et l'opposition. Les autorités géorgiennes "vont mener un recomptage des voix dans cinq bureaux de vote choisis au hasard dans chaque circonscription", a annoncé mardi 29 octobre la Commission électorale de ce pays voisin de la Russie et divisé entre un gouvernement jugé proche de Moscou par ses détracteurs, d'une part, et une opposition tournée vers l'Union européenne, de l'autre.
Rêve géorgien, qui a revendiqué la victoire, est crédité de 53,92% des voix, contre 37,78% pour la coalition d'opposition, d'après des résultats quasi définitifs. Mais l'Union européenne, les Etats-Unis et des observateurs internationaux dénoncent depuis samedi soir des "pressions" lors du scrutin, tandis que l'opposition, qui juge l'élection "volée", refuse de reconnaître les résultats.
Après que Bruxelles et Washington ont explicitement demandé à Tbilissi d'ouvrir des enquêtes sur ces allégations d'"irrégularités significatives", la commission électorale a fait savoir qu'un recomptage se tiendrait mardi dans 14% des bureaux de vote.
Viktor Orban en visite officielle à Tbilissi pour soutenir le gouvernement
Cette annonce intervient au moment où le Hongrois Viktor Orban entame mardi sa deuxième journée de visite officielle à Tbilissi, pour afficher son soutien au gouvernement. Dans un pied de nez à l'UE, dont la Hongrie assure actuellement la présidence tournante, le dirigeant hongrois s'est félicité de la victoire de Rêve géorgien lors de ces élections, qu'il a qualifiées de "libres et démocratiques". "Si les libéraux avaient gagné", Bruxelles "dirait que c'est démocratique", a-t-il lancé, provocateur.
Ce déplacement inattendu a déclenché la colère de plusieurs chancelleries européennes et de Bruxelles. Viktor Orban "ne représente pas l'Union européenne", a taclé lundi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell. De leur côté, les ministres des Affaires étrangères de 13 Etats membres de l'UE, dont la France, l'Allemagne et la Pologne, ont "critiqué" dans un communiqué le déplacement "prématuré" du chef du gouvernement hongrois.
A l'appel de l'opposition et de la présidente géorgienne pro-européenne Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement, des dizaines de milliers de Géorgiens ont manifesté lundi soir à Tbilissi dans le calme, pour dénoncer le résultat des législatives.