Canicule : l'Europe face à une vague de chaleur, nouvelle journée suffocante en vue en France

La vague de chaleur se poursuit en Europe et en France, mercredi 2 juillet, où une grande partie du pays s'apprête à vivre une dernière journée de canicule après avoir suffoqué la veille sous des températures ayant parfois dépassé les 40 °C.

Restent en vigilance rouge l'Aube, l'Yonne, le Loiret et le Cher, à ce stade jusqu'à 22 h, a indiqué Météo-France dans son dernier bulletin de tout début de matinée. Les départements d'Ile-de-France, la Vienne, l'Indre, l'Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher ont eux été rétrogradés en orange.

Si les maximales ne seront que de 25° C le long de la façade Atlantique, le thermomètre va encore atteindre jusqu'à 39 °C dans d'autres régions, augurant d'une journée compliquée supplémentaire pour leurs habitants, assommés par la chaleur.

Mardi, 2 200 écoles mal équipées, 12 collèges et un lycée ont fermé – environ 3 % des établissements scolaires –, révélant l'inadaptation du bâti scolaire aux enjeux climatiques.

Les nuits n'ont apporté que peu de répit : Météo-France prévoyait des températures encore comprises entre 20 et 23°C au plus frais de la nuit de mardi à mercredi. À Paris, il faisait 25 °C vers 5 h mercredi.

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Des chaleurs "tueuses silencieuses" à travers l'Europe

"Du fait du réchauffement climatique provoqué par l'homme, la chaleur extrême devient plus fréquente et plus intense", a rappelé Clare Nullis, porte-parole de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), y voyant un phénomène avec lequel "nous devons apprendre à vivre".

Le reste de l'Europe, notamment du Sud, a également souffert de ces fortes chaleurs, qualifiées de "tueuses silencieuses" par l'ONU, avec des alertes à la population du Portugal jusqu'à la Croatie et la Grèce, ainsi qu'en Allemagne, en Autriche et en Suisse.

Paris, connue pour sa densité urbaine et son manque d'espaces verts, avait été placée en alerte rouge mardi pour la première fois depuis cinq ans, avec un thermomètre frôlant les 38 °C, le sommet de la tour Eiffel fermé, des parcs maintenus ouverts la nuit et les voitures polluantes interdites à la circulation.

Cette "circulation différenciée" devait être levée mercredi à 6 h, a indiqué la Préfecture du police, les prévisions faisant état d'"une persistance de l'épisode de pollution (...) avec toutefois une diminution des concentrations de polluants en ozone".

La réduction de 20 km/h des vitesses maximales autorisées dans tout le périmètre du Grand-Paris doit elle rester en vigueur toute la journée.

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"Avec la canicule, on va sûrement être à plus 30 %, plus 40 % d'appels par rapport à la normale", a estimé auprès de l'AFP le Pr Frédéric Adnet, chef de service du SAMU 75 AP-HP.

Les fortes chaleurs peuvent provoquer déshydratation, crampes musculaires, maux de tête ou nausées, le risque le plus grave étant le coup de chaleur, qui peut mener jusqu'au décès, en particulier chez les personnes fragiles.

Gratuité des piscines à Rome

Pour protéger les plus âgés, des initiatives sont prises partout en Europe, avec par exemple des visites guidées gratuites de musées climatisés à Venise ou la gratuité des piscines à Rome.

En Espagne, le gouvernement a activé un protocole pour renforcer la protection des femmes vulnérables durant l'été, soulignant que l'augmentation des températures avait un impact sur les violences de genre.

Dans la province de Lérida en Catalogne, dans le nord-est du pays, les pompiers ont par ailleurs annoncé mardi la découverte de deux corps après un incendie.

Cet épisode de fortes chaleurs "est inhabituel car il est extrême, très tôt dans la saison estivale et que le changement climatique l'a très certainement aggravé", a relevé auprès de l'AFP Samantha Burgess, climatologue pour l'observatoire européen Copernicus.

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Selon une publication d'Allianz Trade mardi, l'économie européenne pourrait perdre 0,5 point de croissance en 2025 en raison des récentes vagues de chaleur.

L'impact sanitaire sera lui plus long à mesurer. En France, selon le ministère de la Santé, une première estimation de la surmortalité pendant la période sera connue deux semaines environ après la fin de la canicule, mais ce n'est qu'à l'automne que des données détaillées basées sur l'exploitation des données médicales seront disponibles.

Avec AFP