Violences sexuelles à Bétharram : face à un «scandale d’État», Manuel Bompard appelle François Bayrou à démissionner

L’affaire des violences sexuelles au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram dans les Pyrénées-Atlantiques «s’apparente de plus en plus à un scandale d’État», estime Manuel Bompard. Invité sur RTL, le coordinateur national de La France insoumise (LFI) a reproché à François Bayrou d’avoir «menti devant la représentation nationale», après que le premier ministre a assuré mercredi dans l’Hémicycle du Palais Bourbon n’avoir «jamais été informé» des faits reprochés à l’établissement.

À la suite du dépôt de 112 plaintes, le parquet de Pau enquête depuis un an sur des faits présumés de violences, agressions sexuelles et viols commis au collège-lycée entre les années 1970 et 1990. Le chef du gouvernement s’est également défendu en expliquant qu’il n’aurait jamais scolarisé certains de ses enfants dans cet établissement s’il avait été au courant des faits. «Cela ne constitue pas une preuve», réfute Manuel Bompard.

«Il s’enfonce dans le mensonge»

Pour l’Insoumis, il est «factuellement vérifié qu’il a menti». Le député des Bouches-du-Rhône s’appuie sur des révélations de plusieurs médias pour affirmer que François Bayrou a «reçu un certain nombre de signalements et n’a pas agi pour mettre un terme à ces faits», lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale (1993-1997). «Il est venu défendre l’honneur de cet établissement», s’est offusqué le mélenchoniste, en référence à une visite officielle qu’aurait effectué le Béarnais à Notre-Dame-de-Bétharram en 1996.

«La moindre des choses serait qu’il s’explique sur ce sujet», considère Manuel Bompard, qui appelle également à la démission de François Bayrou : «Un premier ministre qui a manifestement couvert des faits d’une telle gravité et en plus s’enfonce dans le mensonge ne peut pas rester décemment premier ministre.» Le coordinateur national de LFI s’est indigné du «silence» du camp macroniste qui «n’a rien à dire sur le sujet». «Il ne se pose pas de question, il n’est pas choqué par ces révélations», a-t-il ajouté. L’Insoumis n’a pas fermé la porte à l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur cette affaire qui embarrasse François Bayrou.