JO – Handball (F) : les Bleues veulent continuer à flamber dans le brasier de Lille
Pendant que leurs homologues masculins tremblent, doutent, inquiètent, les filles du hand tricolore régalent. Un premier tour négocié à la perfection, Hongroises, Néerlandaises, Brésiliennes, Angolaises et Espagnoles successivement battues. Cinq victoires pour la seule des huit équipes qualifiées pour les quarts de finale à avoir réussi le sans-faute. C'est loin d'être le cas de leurs adversaires, ce mardi en début d’après-midi (coup d’envoi à 13h30) dans un stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq chauffé à blanc. Car les Allemandes, elles, n'ont remporté qu'une rencontre (contre les modestes Slovènes), s'inclinant même contre les Coréennes…
C'est dire si les Bleues de Tamara Horacek, qui n'a cessé de flamber en attaque (21 buts sur 25 tirs) lors de ce premier tour tout en formant un axe central défensif ultrasolide avec la phénoménale pivot Pauletta Foppa, partent avec les faveurs des pronostics. Championnes olympiques en titre, sacrées championnes du monde en décembre dernier, les grandes dames d'Olivier Krumbholz sont ambitieuses. Et insatiables.
« Maintenant, j'ai hâte d'être à Lille. Je n'ai jamais joué devant autant de personnes, ça va être chaud et incroyable »
Méline Nocandy, demi-centre des championnes du monde
«On est la seule équipe invaincue, on n'a jamais été accrochées à un but, on joue bien, on défend bien et on va vite en contre-attaque», a énuméré, non sans satisfaction, le sélectionneur français à l'issue du tour préliminaire. Ajoutant un alléchant «on peut certainement faire un peu mieux»…
Pour ce quart de finale, terminé donc l'Arena Sud, porte de Versailles. Place au Nord, à la banlieue de Lille, où elles attendent avec une vive impatience d'être transcendées par les encouragements des 28.000 spectateurs. De vivre cette ambiance unique. «On voulait bien finir devant le public de Paris pour se projeter plus facilement sur les quarts de finale, confie la demi-centre Méline Nocandy. Maintenant, j'ai hâte d'être à Lille. Je n'ai jamais joué devant autant de personnes, ça va être chaud et incroyable. Et puis on a bien profité du Village olympique. Ce n'est pas une mauvaise chose de pouvoir se remettre dans une bulle, de se recentrer, de se resserrer. »
Paradoxalement, la capitaine Estelle Nze Minko se méfie de cette ferveur inédite. «On n'a pas l'expérience de jouer devant 28.000 personnes à domicile», rappelle l'arrière gauche des championnes. Olivier Krumbholz, lui, craint autre chose : un coup de mou après déjà dix jours de compétition. «Il y a de la fatigue, révèle le gourou de ces Bleues en or. Mais, à mon avis, pas plus que chez les adversaires. Et même certainement un peu moins…» Tous les voyants sont donc au vert avant d'aborder la dernière ligne droite qui peut les mener à un fabuleux doublé.