REPORTAGE. Face à Donald Trump et sa politique, les démocrates Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez tentent de réveiller leur camp
Ils ont rassemblé 35 000 personnes, samedi 12 avril, à Grand Park, devant la mairie de Los Angeles. Alors que le parti démocrate est critiqué par sa base pour sa passivité face à l’administration Trump, le sénateur Bernie Sanders et l’élue à la Chambre des représentants Alexandria Ocasio-Cortez ont organisé un meeting pour dénoncer la politique du président américain et, disent-ils, "combattre l’oligarchie".
La foule rassemblée autour de ces deux figures de la gauche américaine rassure Renata, protégée du soleil par un grand chapeau. "Voir tout ce monde qui pense comme moi, ça me donne de l’espoir, explique-t-elle. Quand on est seul chez soi, face aux infos, c’est dur. Ici, vous sentez l’énergie et j’espère que des événements comme celui-là vont encourager nos élus à se battre", poursuit-elle.
Dans une ambiance de festival folk, Alexandria Ocasio-Cortez, surnommée AOC, et Bernie Sanders succèdent à Joan Baez et Neil Young sur scène. AOC, 35 ans, et Bernie Sanders, 83 ans, incarnent deux générations de la gauche américaine. Ils voyagent à travers le pays ensemble pour mobiliser la base démocrate même si les prochaines élections n’ont pas lieu avant fin 2026. "Le problème, ce ne sont pas seulement les attaques des républicains sur les travailleurs. Il faut aussi un parti démocrate qui se bat plus dur pour nous", souligne l'élue de l'État de New York, acclamée par la foule.
"Je veux que vous regardiez à chaque échelon électoral, pour soutenir les démocrates qui se battent."
Alexandra Ocasio-Cortez, élue démocrateau meeting de Los Angeles
"On doit être plus radicaux"
Pour Raymond, un instituteur, le temps a donné raison à Bernie Sanders : "Bernie a longtemps été vu comme un radical, mais je pense que de plus en plus de monde soutient sa vision et les autres démocrates vont devoir suivre le mouvement."
Shelly, démocrate modérée, a préféré Hillary Clinton et Joe Biden à Bernie Sanders jusqu’ici, mais la nouvelle administration Trump l’a rapprochée de l’aile gauche de son parti. "La situation est devenue tellement folle qu’on doit être plus radicaux. C’est à cause de l’autre camp qu’on en est là", affirme l'Américaine. À ses côtés, Steve, son mari, est frustré lui aussi par la passivité des démocrates, mais pas encore assez pour les abandonner. Sa colère, il la réserve à Donald Trump et aux milliardaires de son gouvernement. "Combattre l’oligarchie" : c’est écrit sur son tee-shirt.