EuroBasket : les Bleus à l’assaut de la Géorgie pour prendre le quart

Les choses sérieuses commencent. Après une première phase bien négociée dans l’ensemble (4 victoires, 1 défaite), à Katowice (Pologne), les Bleus affrontent la Géorgie ce dimanche (14h15), à Riga (Lettonie), en huitièmes de finale de l’Euro. Sans filet ni deuxième chance. «On a vu l’équipe progresser et des joueurs gagner en maturité», juge Freddy Fauthoux. Bonne nouvelle ? Les vainqueurs du groupe D entameront cette rencontre dans la peau du favori. «C’est vous le dites», grince le sélectionneur, visant à continuer de présenter «un esprit d’outsider» pour entamer cette deuxième phase de l’Euro 2025.

Fausse modestie ? Non. C’est en effet dans ce costume que les Tricolores sont le plus forts, quand ils se battent, quand ils font de la défense et du collectif leur priorité. «On dit qu’on est des kaïras, on ne montre rien sur le terrain», tempêtait Guerschon Yabusele à la mi-temps du match contre la Pologne (83-76), mardi dernier. En dilettante, les Tricolores avaient réalisé un premier acte trop permissif au goût de leur capitaine, encaissant 44 points. Ils ont redressé la barre comme cela, en jouant comme des kaïras, en défendant, en courant. Pas le choix. Sans Victor Wembanyama, Evan Fournier et d’autres, les joueurs de Fauthoux n’ont aucune marge. D’ailleurs, ils ont eu besoin des coups de chaud exceptionnels de Sylvain Francisco (32 pts) et Yabusele (36) pour l’emporter face à la Slovénie (103-95) et la Pologne, sans parler des balades contre la faible Belgique (92-64) et l’Islande (114-74).

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Israël, un mal pour un bien ?

Et il y a eu le couac israélien (69-82). «J’espère que c’était un mal pour un bien», glisse le successeur de Vincent Collet, adjoint de Bernard Faure lors du sacre européen des Bleuets U16 en 2014, à… Riga. Un revers qui a permis «à tout le monde, y compris le staff d’ailleurs, de redescendre de (son) nuage». «Depuis la Pologne, on retrouve notre identité», convient Zaccharie Risacher. Celle d’une équipe au sein de laquelle le danger vient de partout et qui défend le fer, afin d’alimenter son jeu de transition. Un jeu survitaminé, qui va bien aux athlètes composant ce groupe. Courir, c’est l’objectif des Bleus.

Tout l’inverse de cette Géorgie que l’équipe de France n’a plus rencontré depuis… 2015, un carton 95-63 en préparation à l’Euro 2015. Seul pivot de métier présent au sein de l’effectif, Mam Jaiteh était de la partie. C’était même sa seule vraie campagne en équipe de France jusqu’ici, lui qui était le cadet du groupe il y a 10 ans, à Montpellier et Villeneuve-d’Ascq. À bientôt 31 ans, c’est le plus âgé aujourd’hui… Plus que jamais, la France a besoin de lui et de sa taille, de son impact. «Avant de commencer la phase finale, ça fait du bien, il y avait besoin de trouver des repères, un flow, disait-il après son bon match face à l’Islande. J’ai toujours ressenti de la confiance et des responsabilités de la part du coach et des coéquipiers. Mais le fait de le vivre, ça fait du bien à l’esprit, ça me permet de me projeter sur ce qu’il y aura à faire dans les matchs à élimination directe»ajoutait encore le joueur de Dubaï

Ce sont deux équipes qui jouent complètement différemment au basket.

Freddy Fauthoux

Évidemment, l’opposition sera bien différente cette fois. Quatrième du groupe C, à Limassol, la Géorgie n’a battu que deux équipes éliminées (Espagne, Chypre) en phase de poules. Elle est emmenée par deux intérieurs «made in NBA», Goga Bitadze et l’ancien coéquipier de Wemby chez les Spurs Sandro Mamukelashvili. De la taille, du demi-terrain, du post-up et de l’expérience, peu de banc. «Ce sont deux équipes qui jouent complètement différemment au basket», résume Fauthoux. Les Tricolores devront s’adapter. Quoique, si tout se passe bien, ce sera aux Géorgiens de s’adapter…

La Finlande attend les Bleus

Dans tous les cas, une sortie de piste ferait naître de grands regrets. Immenses. La perspective d’un impossible quart de finale contre la Serbie de Nikola Jokic s’est envolée samedi. La Finlande a en effet couché les grands favoris serbes (92-86). Pas épargnés par le mauvais sort, avec tous ces absents dès le départ, les forfaits de Matthew Strazel et Vincent Poirier en préparation puis d’Alex Sarr, pendant la compétition, les Bleus vont peut-être voir les dieux du basket les gâter un peu plus désormais. Élie Okobo et compagnie feraient toutefois bien de ne compter que sur eux, leur jeu, leur identité, leurs efforts, en mettant tous les ingrédients sur le parquet et en laissant cette histoire de favori aux journalistes et supporters. Pas de regret.