Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés, dit-on. De même les banques centrales, dont le métier est de créer de la monnaie, faisant tourner la planche à billets ad libitum, en manquent cruellement dans leurs propres comptes. Un comble. De la Fed américaine à la Banque centrale européenne (BCE), de la Bundesbank à la Banque de France (BdF), sans oublier la Banque d’Angleterre, la doyenne, elles subissent toutes de lourdes pertes depuis deux à trois ans.
La BCE a perdu 7,9 milliards d’euros en 2024, la Bundesbank enregistre une perte de 19,2 milliards, et la Banque de France a annoncé la semaine dernière un résultat net négatif de 7,7 milliards. Contrairement à l’exercice 2023, où elle avait couvert intégralement sa perte d’exploitation en puisant dans ses réserves, cela a été impossible cette fois. La BdF n’a pu prélever que 10,1 milliards d’euros sur son « fonds pour risques généraux » (sic), réduisant sa perte brute de 17,8 milliards sans la combler.
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Voilà qui la fiche mal…