L'avionneur Boeing et le régulateur FAA mis en cause par les enquêteurs dans l'incident de la compagnie Alaska Airlines en 2024

Des défaillances du constructeur américain Boeing sont la "cause probable" de l'incident en vol sur un avion de la compagnie Alaska Airlines en janvier 2024, a conclu mardi 24 juin l'Agence américaine de sécurité dans les transports (NTSB). Elle "détermine que la cause probable de cet accident a été la séparation en vol de la [porte-bouchon] gauche à cause de l'échec de Boeing à fournir une formation et des conseils adéquats", écrit la NTSB. Elle fait aussi état d'un "défaut de supervision" de l'avionneur par le régulateur de l'aviation civile américain (FAA).

"L'inefficacité de la FAA à surveiller le respect des contrôles de conformité et ses activités en termes d'audits (...) ont contribué à l'accident", explique ainsi l'organisme d'enquête. Selon la NTSB, cette supervision défaillante n'a pas "correctement identifié, ni s'est assurée, que Boeing se préoccupait de résoudre les problèmes récurrents et systémiques de non-conformité" concernant le retrait de pièces. Pour remédier aux différents problèmes repérés par les enquêteurs, l'Agence a émis un certain nombre de recommandations pour Boeing, pour la FAA ainsi que pour plusieurs organisations aériennes.

Boeing et la FAA promettent des améliorations

Le 5 janvier 2024, pendant la phase d'ascension d'un Boeing 737 MAX 9 opérant un vol d'Alaska Airlines entre Portland (Oregon) et Ontario (Californie), une porte-bouchon (opercule condamnant une issue de secours redondante) s'est détachée, laissant un trou béant dans le fuselage et faisant quelques blessés légers. Dans un rapport préliminaire publié un mois après, la NTSB avait révélé que quatre boulons prévus pour fixer cette pièce au fuselage manquaient. L'enquête a établi, et Boeing l'a confirmé, qu'ils avaient été retirés pendant l'assemblage final du fuselage à son usine par du personnel non habilité, opération qui de surcroît n'avait pas été documentée et qui a donc échappé aux contrôles.

"Nous, chez Boeing, regrettons cet accident et nous continuons à travailler au renforcement de la sûreté et de la qualité à travers nos opérations", a réagi Boeing après la séance. "Nous passerons en revue le rapport final et les recommandations tout en continuant à mettre en œuvre des améliorations", a-t-il poursuivi. De son côté, la FAA a affirmé "prendre sérieusement les recommandations de la NTSB et examinera avec précaution celles émises aujourd'hui".