« C’est plus facile de parler ici que là-bas » : en Arabie saoudite, Dave Chappelle se moque de l’Amérique de Trump
L’humoriste, critiqué pour sa participation au premier festival d’humour de Riyad, a expliqué qu’il craignait de retourner aux États-Unis où il serait empêché de « dire ce qu’il pense ».
Passer la publicité Passer la publicitéUn nouvel artiste se paie Donald Trump. Jeudi, sur la scène du festival d’humour de Riyad, en Arabie saoudite, le comédien Dave Chappelle a copieusement critiqué l’état de la liberté d’expression aux États-Unis depuis l’arrivée du président américain. « C’est plus facile de parler ici que là-bas », a-t-il lancé devant un public de 6 000 personnes. Et d’ajouter : « À l’heure actuelle, on dit que si vous parlez de Charlie Kirk, vous serez censuré. Je ne sais pas si c’est vrai, mais je vais le découvrir. »
Selon le New York Times, l’humoriste de 52 ans, aperçu dans les comédies Les Fumistes (1998) et Le Professeur Foldingue (1996), a déclaré sur scène qu’il craignait de retourner aux États-Unis, lui, le natif de Washington. « Ils vont me faire quelque chose pour m’empêcher de dire ce que je pense », a-t-il expliqué.
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Passer la publicitéFestival critiqué pour sa censure
Les propos du comédien interviennent alors qu’il est lui-même critiqué pour avoir accepté de se produire cette semaine dans un festival saoudien. Le festival d’humour de Riyad, premier du genre organisé dans le royaume , aurait imposé, selon le Hollywood Reporter , une liste de conditions à respecter pour participer à l’événement, parmi lesquelles l’interdiction de critiquer la religion ou la famille royale saoudienne. Selon les médias américains, certains des artistes auraient été payés à hauteur de 375 000 dollars pour leur participation. Tim Dillon, un autre humoriste, a lui expliqué que son invitation avait finalement été annulée en raison d’une blague qu’il avait faite par le passé sur le royaume.
Depuis plusieurs mois, l’Arabie saoudite démultiplie les manifestations culturelles et les invitations faites aux artistes étrangers dans une politique d’ouverture à l’industrie du divertissement. Il y a encore quelques années, concerts et salles de cinéma étaient interdits dans le royaume. Désormais, ce pays se rêve en capitale de la fête : Jennifer Lopez s’y produit, des combats de MMA drainent des foules et, chaque hiver, Ryad accueille le MDL Beat, gigantesque festival de musique électronique, sorte de « Woodstock saoudien » où se produisent des DJ internationaux.