Jour J pour le big bang commercial de Donald Trump. Ce mercredi 2 avril, le président américain va enfin dévoiler plus précisément les droits de douane qu’il souhaite imposer sur les produits importés aux États-Unis. Un coup dur porté au libre marché, qui vise notamment à promouvoir la production locale, à forcer les sociétés à rapatrier les usines outre-Atlantique, ainsi qu’à punir les partenaires économiques qui «maltraitent» Washington, argumente depuis des mois le dirigeant républicain. «Demain, c’en sera fini de dépouiller l’Amérique», a fanfaronné la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, mardi 1er avril.
Des automobiles à l’aluminium en passant par les vins et spiritueux, de la Chine au Canada en passant par l’Union européenne, Donald Trump a multiplié les annonces de surtaxes depuis son retour à la Maison Blanche, en janvier dernier. Un rythme effréné, ainsi qu’une cascade d’annonces, qui brouillent la lisibilité de la politique commerciale américaine. Pour y voir plus clair, retrouvez ci-dessous en infographie les menaces brandies, abandonnées, mises en pause ou entrées en vigueur, ainsi que celles mises en place à l’encontre des Etats-Unis. Un moyen de constater, en un coup d’œil, l’ampleur des dispositifs déployés par les Américains, naguère pourfendeurs des barrières commerciales, ainsi que par leurs partenaires.
Cette liste, déjà longue, n’en finit plus de grandir au fil des semaines, à mesure que la foudre du président américain tombe sur de nouvelles nations ou de nouveaux produits. Donald Trump l’avait dit dès son discours d’investiture : «J’entamerai immédiatement la révision de notre système commercial afin de protéger les familles et les travailleurs américains. Au lieu de taxer nos citoyens pour enrichir d’autres pays, nous imposerons des droits de douane et des taxes aux pays étrangers pour enrichir nos citoyens». Le tout, en tirant de cette politique un «afflux massif d’argent dans notre trésorerie provenant de sources étrangères».
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Jusqu’où iront les États-Unis ? Une chose est sûre, les bravades de Donald Trump ont suscité des réactions parfois virulentes de ses partenaires commerciaux, qui assurent se tenir prêts à rendre les coups ou à se tourner vers d’autres nations. En Asie, Pékin, Tokyo et Séoul souhaitent ainsi améliorer leurs relations, et «accélérer» leurs discussions vers un accord de libre-échange. En Amérique, le nouveau premier ministre canadien, Mark Carney, a promis de rétorquer aux mesures de son voisin du Sud. Et, en Europe, la patronne de la Commission, Ursula von der Leyen, a assuré que les Vingt-Sept disposaient d’un «plan solide». «Nous ne voulons pas nécessairement prendre des mesures de représailles. Mais nous disposons d’un plan solide pour le faire si nécessaire», a-t-elle prévenu, mardi 1er avril.