Foot (F) : Sonia Bompastor et Chelsea, entre couronne à défendre et trône à conquérir

C'est à Stamford Bridge contre Manchester City que débute, vendredi (20h30), l'an II de Chelsea version Sonia Bompastor, figure historique des Bleues (156 sélections) et de l'Olympique lyonnais, arrivée sur le banc des Londoniennes il y a un an. Chez les Blues, la technicienne de 45 ans a assumé avec brio la succession de l'emblématique Emma Hayes avec un triplé réalisé en Women's Super League (WSL), coupe de la Ligue et coupe d'Angleterre, le tout sans perdre le moindre match.

La performance la plus remarquable a été accomplie en championnat, puisque son Chelsea a terminé la saison invaincu (19 victoires, 3 nuls) - du jamais vu en Angleterre - et avec un record de points à la clé, reléguant le dauphin Arsenal douze longueurs derrière. Les Blues ont fêté leur sixième sacre d'affilée en WSL avec un nouveau surnom, «unrivalled» («sans égal»), qu'elles espèrent honorer une nouvelle fois en mai prochain.

Nous devons prendre confiance dans ce qu’on a accompli dans le passé, mais ne pas le prendre pour acquis.

Sonia Bompastor
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Pourtant, «ce n'est pas parce qu'on a réussi le triplé l'année dernière, que ce sera la même chose cette saison. C'était difficile la saison dernière, ce sera encore plus difficile cette année», a tempéré Bompastor jeudi en conférence de presse. «Il faut juste être sûres de garder la bonne mentalité, une mentalité de gagnantes, et de continuer à travailler dur. Nous devons prendre confiance dans ce qu'on a accompli dans le passé, mais ne pas le prendre pour acquis. Chaque équipe sera difficile à battre, personne ne nous donnera le trophée», a-t-elle prévenu.

La Française attaque la nouvelle saison sans les Anglaises Lucy Bronze et Lauren James, blessées durant leur campagne victorieuse à l'Euro 2025, et sans l'attaquante colombienne Mayra Ramirez, opérée aux ischio-jambiers après s'être blessée lors de l'ultime match de présaison. En revanche, elle peut compter sur le retour imminent de la star australienne Sam Kerr, absente sur blessure depuis janvier 2024.

Arsenal, menace numéro 1

La plus grande menace viendra probablement des rivales d'Arsenal, gonflées à bloc après le sacre acquis en Ligue des champions contre les favorites du FC Barcelone, en mai à Lisbonne. Les Gunners ont conservé durant l'été Chloe Kelly, la star anglaise de l'Euro, et elles ont attiré dans leurs filets la jeune milieu offensive canadienne Olivia Smith en déboursant un million de livres (1,15 million d'euros) à Liverpool, selon la presse britannique.

Pour Chelsea, il faudra également contenir la menace représentée par les clubs de Manchester, United et City, et se méfier du nouveau venu London City Lionesses. La femme d'affaires américaine Michele Kang, également présidente de l'Olympique lyonnais, a mis les moyens cet été pour renforcer l'effectif du promu, dirigé par Jocelyn Prêcheur : plus d'une douzaine de recrutements ont été opérés, ce qui inclut notamment les expérimentées Nikita Parris et Danielle van de Donk.

Objectif Oslo et la finale de la Ligue des Champions

Le championnat d'Angleterre ne sera pas forcément une formalité pour Chelsea et Bompastor. Et ce ne sera pas le seul objectif fixé par les propriétaires, non plus. L'ancienne Lyonnaise a été recrutée l'année dernière en partie pour son CV européen, elle qui a gagné la Ligue des champions à la fois comme joueuse (2011 et 2012) et comme entraîneure (2022). Mais elle a été sèchement éliminée en demi-finales face au Barça, avec des défaites 4-1 à l'aller et au retour, puis a vu Arsenal soulever le trophée face aux Espagnoles. Son objectif est aussi simple à énoncer que difficile à accomplir : atteindre la finale de l'édition 2026, en mai à Oslo, et offrir à Chelsea le premier titre européen de son histoire.