Israël-Iran : nombre de morts, menaces, missiles... Le point sur l’escalade militaire entre Téhéran et l’État hébreu
Le monde retient son souffle. Depuis vendredi et le début de l’opération «Rising Lion» lancée par Israël contre l’Iran, les appels à la retenue et à la désescalade se multiplient. L’État hébreu a bombardé des sites liés au nucléaire iranien, provoquant une riposte de la République islamique, qui a envoyé une pluie de missiles vers Israël. Les frappes ont continué samedi et se poursuivent ce dimanche.
Au moins 78 morts en Iran, 13 en Israël
Ces salves de missiles et les bombardements ont été meurtriers, à la fois en Iran et en Israël. L’armée israélienne a tué au moins 78 personnes, selon un bilan donné vendredi par le représentant iranien à l’ONU Amir Saeid Iravani. Depuis, les autorités iraniennes n’ont pas fourni un bilan total des frappes. Le nombre de blessés est lui estimé à plus de 320.
Côté israélien, dix personnes sont mortes et plus de 200 ont été blessées depuis samedi soir dans des tirs de missiles et de drones iraniens sur Israël, selon des services de secours, la police et des hôpitaux. Ce nouveau bilan porte à 13 le nombre total de morts depuis le début vendredi des attaques iraniennes, en riposte à l’attaque massive israélienne contre la République islamique.
«Téhéran brûle» : les frappes israéliennes se poursuivent
L’Iran continue d’être la cible de nouveaux bombardements des avions de combat israéliens, notamment la capitale. «Téhéran brûle», a commenté dimanche le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, alors que l’armée israélienne appelait les Iraniens à évacuer les zones «à proximité d’installations militaires».
Les autorités de Téhéran ont demandé à leurs employés de travailler à distance dans les jours à venir. Selon l’agence de presse iranienne Tasnim, le ministère de la Défense a été pris pour cible et l’un de ses bâtiments a été «légèrement endommagé».
Après avoir ciblé des systèmes de défense aériens et des dizaines de lanceurs de missiles, Israël a assuré disposer désormais d’une «liberté d’action aérienne dans tout l’ouest de l’Iran, jusqu’à Téhéran». Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a mis en garde : l’opération militaire contre l’Iran durera «autant de jours que nécessaire».
De son côté, Téhéran affirme que ses tirs de missiles et de drones vers Israël s’arrêteront lorsque l’État hébreu «cessera son agression». Les gouvernements occidentaux ont «condamné l’Iran au lieu d’Israël alors que c’est la partie agressée», a déploré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi.
Le programme nucléaire iranien visé
Au cœur de l’escalade et de l’action de l’armée israélienne : le programme nucléaire iranien. Alors que des discussions étaient en cours entre l’Iran et les États-Unis et qu’une nouvelle réunion devait se dérouler dimanche, Israël a décidé de lancer des frappes sur les sites d’enrichissement nucléaire vendredi. Des centaines de sites militaires et nucléaires iraniens ont été ciblés et plusieurs responsables militaires ainsi que des scientifiques de son programme nucléaire ont été tués. Pour justifier l’opération, baptisée «Rising Lion», Tel Aviv affirme que Téhéran s’approche du «point de non-retour» vers la bombe atomique.
L’Iran est soupçonné par les Occidentaux et par Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, de vouloir se doter de l’arme atomique. Téhéran dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil.
Ce dimanche, l’Iran a accusé Israël de chercher à «faire dérailler» les négociations nucléaires avec Washington. La République islamique dit qu’elle rejettera tout accord qui compromettrait ses «droits» et prévient qu’elle ne négociera pas si Israël poursuit ses attaques.
La crainte d’un conflit généralisé
«Nous allons frapper tous les sites et les cibles du régime», a déclaré samedi Benyamin Netanyahou, affirmant avoir le «soutien manifeste» de Donald Trump. Le président américain, sur Truth Social, a fermement mis en garde Téhéran : «Si nous sommes attaqués de quelque manière que ce soit par l’Iran, toute la force et la puissance des forces armées américaines s’abattront sur vous à des niveaux jamais vus auparavant».
«Nous pouvons facilement parvenir à un accord entre l’Iran et Israël et mettre fin à ce conflit sanglant !», a par ailleurs ajouté le président américain, qui avait déclaré être au courant de l’opération israélienne avant qu’elle ne commence tôt vendredi.
Selon les médias d’État iraniens, la République islamique a averti la France les États-Unis et le Royaume-Uni qu’elle attaquerait leurs bases militaires dans la région si ces pays aidaient Israël à repousser les attaques iraniennes.
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Vendredi soir, Emmanuel Macron expliquait lors d’une conférence de presse que la France pourrait participer à la défense de l’État hébreu. «J’ai marqué notre disponibilité en ce sens», a ajouté le président français. «À l’inverse, je n’envisage aucunement de participer à quelque opération offensive que ce soit. Ce n’est pas notre rôle», a fait valoir Emmanuel Macron.
Samedi, le président de la République s’est entretenu avec le président iranien Massoud Pezeshkian, lui demandant de «revenir rapidement à la table des négociations» sur le nucléaire, et l’exhortant à ce que les Français «en Iran et dans la région ne soient en aucun cas visés». «J’ai également appelé à la plus grande retenue pour éviter l’escalade», a-t-il indiqué sur X.