«Elle écoute des gens qui la manipulent» : Mélenchon estime pouvoir réparer la fracture avec la communauté juive, «dressée» contre lui

Jean-Luc Mélenchon a beau, à chaque occasion, rejeter les accusations d’antisémitisme portées contre lui, la rupture entre la France Insoumise (LFI) et la communauté juive semble désormais consommée. Un sondage Ifop réalisé pour l’American Jewish Committee (AJC) et la Fondapol, publié il y a un an, révélait que 92% de ses membres considéraient le mouvement dirigé par Manuel Bompard contribuait à l’essor de la haine anti-juive dans l’Hexagone, un phénomène en nette augmentation depuis un an et demi en France.

Cette perception s’explique en grande partie par l’orientation propalestinienne de LFI, devenue l’axe principal de sa stratégie politique après les attaques du 7 octobre 2023 en Israël, perpétrées par le Hamas, organisation que le parti mélenchoniste refuse de qualifier de terroriste. Une posture frisant l’antisionisme à des fins électorales qui, selon certains observateurs et opposants politiques, est de nature d’exacerber les tensions communautaires dans le pays. Si la fracture entre les Français juifs et une partie de la gauche est béante, Jean-Luc Mélenchon affirme pourtant pouvoir la résorber. C’est du moins ce qu’il soutient ce mercredi dans un entretien accordé au magazine Le 1 Hebdo , où il se présente comme un futur «défenseur» de cette communauté «quand les fachos vont s’occuper d’elle».

Une communauté juive «à vif»

Affirmant que «les passions sont encore trop vives» lorsqu’il s’agit du Proche-Orient, en raison du lien de la France à son «environnement méditerranéen», le triple candidat à la présidentielle voit dans la communauté juive une population «à vif parce qu’elle a peur, qu’elle souffre, et parce qu’elle écoute des gens qui la manipulent». Analyse qu’il tempère aussitôt, en soulignant qu’elle dispose de l’«intelligence des situations» et d’une «culture séculaire», autant d’atouts qui, selon l’Insoumis, lui permettra de surmonter le rejet de sa personne.

Et Jean-Luc Mélenchon de confier, en assurant que «la France n’est pas disponible pour le racisme», sa «douleur» de constater que la communauté juive s’est «dressée contre (lui)». Il n’en demeure pas moins que plusieurs lieutenants de LFI ont, ces derniers mois, multiplié les déclarations ambiguës à l’endroit de personnalités juives ou de soutiens français d’Israël, souvent accusées de flirter avec l’antisémitisme. Une vision que Jean-Luc Mélenchon réfute catégoriquement : son mouvement n’est à l’origine d’aucune maladresse, si ce n’est «dans la moyenne d’erreurs que tout le monde commet».