À Londres
À quarante-huit heures du scrutin législatif, Spencer Seaton, 61 ans, n’est pas certain de donner sa voix aux conservateurs. Ce promoteur immobilier de Romford, une banlieue ouvrière de l’est de Londres, fait partie des quelque 200 personnes venues assister lundi aux traditionnels « hustings », les débats publics entre candidats de la circonscription organisés dans l’église baptiste de cette ville de 122 000 habitants. Sur le papier, le vote de Spencer devrait être acquis aux tories, mais ce chef d’entreprise a subi de plein fouet la hausse des taux d’intérêt provoquée par le gouvernement éphémère de Liz Truss, à l’automne 2022. « Le coût de mes remboursements immobiliers a triplé. J’ai dû rogner sur l’entretien de mon parc immobilier pour compenser », nous explique-t-il avec un calme très british.
À cet électeur traditionnellement de droite, la victoire annoncée des travaillistes ne fait pas peur, car Spencer est préoccupé par la qualité des services publics, réduits à peau…