«Dégoût profond», «incarnation de la loose», «risée de la France» : Manuel Valls raillé par la gauche
Il est la surprise du gouvernement de François Bayrou. Manuel Valls, ancien premier ministre sous François Hollande de 2014 à 2016, a été nommé à la tête du ministère des Outre-mer, avec rang de ministre d’Etat, dans un contexte de crise après le passage du cyclone Chido à Mayotte, des émeutes en Nouvelle-Calédonie et un mouvement social en Martinique contre la vie chère. Un choix conspué sur les réseaux sociaux et dans les médias par de nombreux élus, pour beaucoup issus de la gauche.
Plusieurs députés de son ancien parti, le Parti socialiste, ont dénoncé l’image d’un Manuel Valls qui mangerait à tous les râteliers. Comme Arthur Delaporte qui a reposté avec ironie, comme d’autres élus, des extraits vidéo d’anciennes prises de parole du nouveau ministre des Outre-mer. Notamment lorsqu’il a décidé en 2018 de quitter la France pour s’engager politiquement à Barcelone en Espagne, avant de revenir en France, bredouille. Invité au micro de RTL ce mardi matin, Arthur Delaporte a qualifié son ancien collègue socialiste d’«incarnation de la loose et de la trahison». «On ne comprend pas à quoi joue Bayrou», s’est-il révolté.
Le secrétaire général du Parti socialiste, Pierre Jouvet, l’a même qualifié de «risée pour la France entière», sur le plateau de BFMTV, soulignant, en outre, le fait que Manuel Valls ait été éliminé aux législatives de 2022.
L’élu écologiste des Yvelines, Benjamin Lucas, s’est lui aussi moqué de la nomination de l’ancien locataire de Matignon. «Quand j’ai dit “Et pourquoi pas Manuel Valls ?” C’était une blague hein !», a-t-il tweeté avec des émojis en forme de clowns. Le député fait référence aux propos qu’il avait tenus sur le plateau de France Info quelques jours plus tôt, alors que le nouveau gouvernement n’avait pas encore été présenté : «Si avoir sa carte au parti socialiste il y a 15 ou 20 ans ça fait de vous un homme de gauche, Manuel Valls pourquoi pas alors, soyons fous», avait-il évoqué.
«Summum de l’insulte»
Chez les insoumis, le député du Vaucluse Raphaël Arnault, a jugé le choix de Manuel Valls de solution d’ultime recours : «Quand tu en arrives au point de sortir la carte Manuel Valls, c’est que vraiment tu n’as plus de joker.» L’élu, ancien membre du groupuscule antifa de la Jeune Garde, a estimé que «la chute d’Emmanuel Macron est inévitable : censure puis démission». Son collègue Louis Boyard a quant à lui jugé que cette nomination était «le summum de l’insulte». Le député de 24 ans a lui aussi annoncé sa volonté de censurer ce nouveau gouvernement.
Aymeric Caron, lui, a exprimé son «dégoût le plus profond», dénonçant le «soutien au génocide palestinien» de Manuel Valls, dans un post X accompagné d’une vidéo qui regroupe plusieurs extraits de prises de parole du ministre des Outre-Mer en faveur d’Israël. «Manuel Valls [...] qui n’a aucun poids politique, qui a perdu toutes les dernières élections auxquelles il s’est présenté, qui a multiplié dans sa carrière les déclarations islamophobes, et il est nommé ministre», a écrit le député LFI.