Notre-Dame de Paris: des artistes internationaux attendus pour la réouverture

À un mois de la réouverture de Notre-Dame de Paris, les esprits commencent à s’échauffer. Sur place, et selon Philippe Jost, président de l’établissement public pour la restauration de la cathédrale, «les choses avancent bien». Le gros œuvre et les restaurations des murs sont bien sûr achevés, et le temps des aménagements intérieurs est en cours. Voilà pour ceux qui avaient douté, au soir de l’incendie d’avril 2019, d’une réouverture du monument, tant au culte qu’au public, en cinq ans. 

En ligne de mire, désormais, les cérémonies de réouverture - les 7 et 8 décembre- et la manière dont la cathédrale va reprendre sa place. 

Le 7 décembre, en fin de journée, les portes s’ouvriront enfin, laissant passer Emmanuel Macron, monseigneur Ulrich, archevêque de Paris, et plusieurs milliers d’invités. Leur nombre varie au fil des jours - même si on sait qu’il y a 1500 places assises et 1500 autres pour des personnes debout. La bagarre est féroce pour savoir qui en sera, en dehors des représentants de l’Église, des chefs d’État, des entreprises ayant participé à la restauration, ou des grands mécènes comme les Arnault, les Pinault et la famille Bettencourt (500 millions d’euros de dons sur les 846 récoltés). Des grands mécènes étrangers devraient également être présents: on se souvient que la cathédrale leur doit en partie son salut, puisque 150 pays ont volé au secours de ce patrimoine iconique de Paris et du catholicisme. 

Une fois entré à l’intérieur, Emmanuel Macron devrait prononcer un discours d’une demi-heure, qui sera suivi de l’éveil du grand orgue ( épargné par l’incendie), puis par les vêpres. À la suite de quoi, les caméras de France 2 devraient diffuser une soirée voulue populaire et rassembleuse. «Il y aura de très bons artistes, de très grands artistes de renommée internationale, c’est ce que mérite la cathédrale», a déclaré Philippe Jost, sur RTL, se refusant cependant à citer des noms. 

Présent à Paris, les 4 et 5 décembre pour deux concerts, ayant décroché, selon son entourage, l’autorisation d’une visite du site, le chanteur Paul McCartney est sur toutes les lèvres. De même, le nom de Bono, chanteur du groupe irlandais U2, né d’un père catholique et d’une mère anglicane, circule depuis des mois, comme celui de la «trompettiste aux pieds nus», Lucienne Renaudin Vary, ou celui du grand chef d’orchestre, Gustavo Dudamel. Une cantatrice devrait chanter, des lectures devraient être faites. 

«Cela ne sera pas un grand concert, mais une soirée de témoignages, de moments musicaux, de danse, et de lectures de grands textes», expliquait-on au diocèse de Paris, il y a un mois. Si l’effet «cérémonie des JO» plane dans les esprits, il n’est pas question de faire du grand spectacle. La manifestation du 7 décembre se veut à la fois populaire, politique et spirituelle, un temps fort rassemblant toutes les constantes d’une cathédrale, propriété de l’État mais aussi lieu de culte. 

Parti sur les chapeaux de roues il y a un an, le diocèse a dû revoir ses ambitions, tout coûtant cher dans ce genre de cérémonies. Afin d’assurer une organisation au cordeau, un mécénat de compétence est assuré par l’agence Publicis, qui a offert de prendre notamment en charge les relations avec la presse. Les artistes, quels qu’ils soient, ne toucheront aucun cachet. 

Pour le reste, il a fallu que l’Archevêché et le diocèse de Paris parviennent à dégager des financements, les dons pour la restauration des murs n’étant pas mobilisables.

Le 8 décembre, une messe solennelle devrait avoir lieu pour consacrer le nouvel autel. Elle sera suivie d’une série d’offices, tout au long de la semaine, dans diverses paroisses de Paris. Et, bien sûr, on verra arriver les premiers touristes individuels (les groupes de pèlerins n’étant autorisés à entrer qu’à partir de février et les tour-opérateurs, à partir de juin). Un système de réservation en ligne pour les individuels sera tout de même obligatoire, ouvert jusqu’à deux jours avant. Les fidèles, quant à eux, pourront entrer librement. Jusqu’à 40 000 personnes sont attendues par jour -et 500 bénévoles devraient se charger de les accueillir au mieux. 

Le diocèse de Paris et Monseigneur Ribadeau-Dumas, recteur de la cathédrale, devraient préciser leurs intentions pour les 7 et 8 décembre, ainsi que pour la suite, en milieu de semaine prochaine.