En Indonésie, Emmanuel Macron soigne un éventuel allié de poids pour l'économie et la diplomatie française

Tournée d'Emmanuel Macron en Asie du Sud-Est, la suite. Le président de la République veut installer la France dans une région en plein essor. Après le Vietnam, il est arrivé, mardi 27 mai dans la soirée, en Indonésie pour signer des contrats commerciaux et visiter, vendredi, le plus grand temple bouddhiste du monde. Dans ce pays de plus en plus attiré par la Chine, le Président est accueilli en grande pompe.

Entourée des motos et des chevaux de la garde militaire, la voiture d'Emmanuel Macron s'avance jusqu'au palais présidentiel. Le visage du chef de l'État s'affiche partout, à Jakarta, sur des écrans géants. Dans la cour, la Marseillaise est entonnée et 21 coups de canon sont tirés. Il s'agit d'un accueil des plus fastueux, qui témoigne de l'importance de cette visite d'État, dans un pays qui en accueille rarement. Mais l'Indonesie veut devenir le poids lourd de l'Asie du Sud-Est.

"Mon frère"

À sa tête, se trouve le sulfureux Prabowo Subianto, général militaire de carrière, gendre de l'ancien dictateur, accusé des pires crimes contre des activistes pro-démocratie. À son arrivée à l'aéroport, Emmanuel Macron l'a appelé "my brother", "mon frère". "La question de son passé ne se pose pas tellement", évacue l'Élysée au nom du pragmatisme, préférant louer l'appétit du président indonésien, qui fait de la France son premier partenaire en matière de défense.

Et pour cause : l'Indonesie possède déjà 42 Rafale, l'avion de chasse emblématique du groupe Dassault. Au total, une quarantaine de nouveaux contrats et d'accords commerciaux doit être signée au cours de ce voyage présidentiel.

L'occasion pour Emmanuel Macron de défendre sa position sur le drame humanitaire à Gaza

Cette étape en Indonésie va également permettre au président français d'évoquer la situation dramatique à Gaza. Le pays compte la plus importante communauté musulmane au monde et la situation à Gaza est prise très au sérieux dans l'opinion publique. L'Indonésie s'est même dit prête à accueillir des réfugiés et des blessés mais, surtout, ne reconnaît pas Israël en tant qu'État.

L'Élysée affirme respecter et comprendre les sensibilités, mais Emmanuel Macron veut défendre sa solution à deux États, position historique de la France. Et c'est à Jakarta qu'il entend le faire. Son objectif est de préparer la conférence internationale prévue en juin à New York.

Le président l'a dit : La France est prête à reconnaître l'État de Palestine, à condition que plusieurs autres pays reconnaissent Israël en retour. Emmanuel Macron doit le redire lors d'un discours sur la situation internationale devant des étudiants à l'université, prévu dans la journée.