Jeune tué près du lycée Rodin à Paris : ce que l’on sait de l’enquête

À proximité du lycée Rodin dans le XIIIe arrondissement de Paris, un adolescent de 16 ans a été tué par arme blanche, mardi 17 décembre, au matin. D’après le parquet de Paris, la mort de l’adolescent « s’inscrit dans la continuité d’un phénomène de rixes entre jeunes récurrentes sur le secteur du XIIIe arrondissement, où huit affrontements ont été constatés depuis le mois de mai 2024 ». À l’arrivée des policiers, « les protagonistes avaient pris la fuite », a déclaré une source policière à l’AFP. Un mineur « se trouvait en arrêt cardio-respiratoire (…) présentant des blessures à la tête », a ajouté le parquet, précisant qu’en « dépit des tentatives de réanimation du Samu », le décès de l’adolescent, demeurant à Ivry, avait été constaté à 09 h 15.

Un participant à l’altercation a été interpellé, a indiqué une seconde source policière à l’Agence France presse, ajoutant qu’au moment du drame avait été également fait usage de gaz lacrymogène et que l’arme du meurtre, un couteau, avait été jetée dans la cour du collège-lycée. « Il est trop tôt pour affirmer si la personne interpellée sur place (également née en 2008) a été directement impliquée dans ce décès », a, de son côté, précisé le parquet. L’enquête a été confiée à la sûreté territoriale de Paris.

« Pas de signes avant-coureurs »

D’après le ministère de l’Éducation nationale, la victime était âgée de 16 ans et scolarisée dans un lycée professionnel à Alfortville dans le Val-de-Marne, département limitrophe du XIIIe arrondissement. Selon le ministère public, ce mineur avait déjà été blessé par arme blanche le 10 décembre dernier à proximité du lycée René Cassin (XVIe arrondissement), des faits qui font l’objet d’une enquête.

La plupart des élèves étaient déjà entrés dans l’établissement au moment des faits, a précisé le maire du XIIIe, Jérôme Coumet, présent sur place mardi. « Pour l’instant, on ne comprend pas la localisation de ce drame » parce qu’« il n’y avait pas de signes avant-coureurs dans les établissements du secteur qui auraient pu nous mettre en éveil », a souligné le maire devant la presse. Une équipe mobile de sécurité, la brigade régionale de sécurité, et une cellule d’appui psychologique « aussi bien en soutien de la communauté éducative que des élèves », ont été déployées, a indiqué le ministère de l’Éducation.

D’après le parquet, dix-sept affrontements impliquant des groupes ont été répertoriés dans la capitale en 2024, pour 63 blessés et deux personnes décédées, en comptant l’agression de mardi. Un phénomène qui fait régulièrement l’objet de vifs débats concernant la supposée augmentation de violence chez les plus jeunes. « Dans l’histoire, le phénomène de bandes violentes a toujours existé. Il est revenu en force depuis la suppression d’une police de proximité », notait toutefois, l’hiver dernier, dans nos colonnes, Anthony Caillé, secrétaire général CGT Intérieur-Police.

« C’est un nouveau drame devant un établissement scolaire » qui « confirme qu’il y a sujet » qui « ne peut pas relever que de l’école », a, de son côté, réagi auprès de l’AFP Sophie Venetitay, secrétaire générale du syndicat SNES-FSU.

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