Budget 2025 : "On ne va pas faire chaque année un choc fiscal, il faudra aller plus loin" dans les économies de dépenses, plaide Pierre Moscovici

"Sans doute", le budget 2025 est un budget de rigueur, mais "la rigueur, ce n'est pas un défaut, c'est une vertu", a souligné, vendredi 11 octobre, sur franceinfo le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, au lendemain de la présentation du projet de budget pour 2025. En revanche, il "ne croit pas" qu'il s'agisse d'un budget d'austérité. "Il n'y a pas d'austérité, il y a un réajustement, notamment par rapport à la dépense publique, mais aussi en termes de fiscalité", a commenté Pierre Moscovici.

Et le premier président de la Cour des comptes de prôner : "On ne va pas faire chaque année un choc fiscal, il faudra aller plus loin dans les économies" de dépenses publiques. "Pour cette première année, le poids de la fiscalité est important et pour les années suivantes, on ne va pas pouvoir recommencer", a-t-il ajouté.

Pour la Cour des comptes, "l'effort fiscal est très important", "de l'ordre de 30 milliards d'euros et représente, disons, au moins la moitié de l'effort qui est demandé aux Français".

"C'est une question de crédibilité pour la France'"

Enfin, Pierre Moscovici a martelé que "le 5 % de déficit, cet objectif-là, il doit être tenu" : "Nous sommes en train d'être étranglé par la dette et donc retrouvons ces marges. Et pour ça, soyons un peu plus raisonnables", a-t-il souligné.

"C'est une question de crédibilité pour la France, notre crédibilité est en jeu, elle est scrutée", a-t-il ajouté. "Il y a des éléments de fragilité qui doivent être contrôlés", a averti Pierre Moscovici. "Pour les dernières années 2023 et 2024, on a eu des dérapages très importants, trop importants. Ce qui veut dire qu'il y avait eu des erreurs de prévisions", a déploré le président du Haut conseil des Finances publiques (HCFP).