Rachat des activités stratégiques d'Atos : l'État «entend poursuivre ses négociations», après l’expiration d’une première offre

Rachat des activités stratégiques d'Atos : l'État «entend poursuivre ses négociations», après l’expiration d’une première offre

Embourbé dans une crise financière depuis près de trois ans, Atos avait annoncé avoir besoin de 1,1 milliard d'euros de liquidités pour 2024-2025. nmann77 / stock.adobe.com

L’offre de l’État de 700 millions d’euros pour racheter les activités sensibles d’Atos, dont des outils de dissuasion nucléaire, a expiré le 4 octobre, sans accord des deux parties.

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Atos et l'État vont poursuivre leurs négociations, après que l'offre de l'État visant à acheter les activités jugées stratégiques et sensibles du groupe informatique «a expiré» sans accord, ont annoncé les deux parties lundi. Le 12 juin, l'État français avait fait une offre de 700 millions d'euros pour acheter ces activités, dont les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire. Cette offre visait à éviter que ces activités, qui touchent à la souveraineté de la France, tombent entre les mains d'acteurs étrangers.

Cette offre, «révisée le 30 septembre, a expiré le 4 octobre, sans que les parties ne soient parvenues à un accord», a annoncé Atos dans un communiqué, ajoutant «avoir proposé néanmoins de poursuivre les discussions» et transmit une «nouvelle proposition» à l'État. L'État, de son côté, «entend poursuivre ses négociations» et «proposera un nouveau schéma d'acquisition prochainement», a annoncé Bercy peu après.

Une dette colossale de près de 5 milliards d’euros

Selon l'entreprise, la «nouvelle proposition» transmise par Atos est «compatible avec le plan de restructuration financière» en cours dans lequel le groupe informatique est engagé depuis juillet à cause d'une dette brute colossale de près de 5 milliards d'euros. «Une communication sera effectuée par la société si ces discussions devaient aboutir, étant entendu qu'une cession potentielle de ce périmètre devra être soumise à l'approbation préalable du Tribunal de Commerce de Nanterre, auquel sera soumis le plan de sauvegarde accéléré le 15 octobre prochain», précise-t-il.

Ce dernier ajoute que «l'expiration de l'offre n'impacte (...) pas le processus de restructuration financière». Par ailleurs, selon Atos, «la mise en place d'une action de préférence» permettant à l'État de mettre son veto à certaines opérations au niveau de Bull, la filiale qui construit les supercalculateurs, «se poursuit (...), avec l'objectif de la mettre en œuvre d'ici la fin de l'année».