«Joël Le Scouarnec se reconnaît responsable d’une très grande majorité des faits, mais il n’est [...] plus mis en cause pour inceste.» Factuellement, Me Maxime Tessier, le conseil de l’ancien chirurgien, jugé à Vannes depuis le 24 février et jusqu’au mois de juin, a raison. Son client a été définitivement condamné en 2020 par la cour d’assises de Charente-Maritime pour des faits d’agression sexuelle et de viol sur deux de ses nièces, Amélie* et Héléna*. Aujourd’hui, il comparaît devant la cour criminelle du Morbihan pour des agressions sexuelles et viols aggravés sur 299 patients, essentiellement mineurs et enfants de son entourage, mais aucun membre de sa famille. Pourtant, le spectre de l’inceste s’est glissé dans ces nouveaux débats. Pendant les sept premiers jours du procès, il en a été beaucoup question, le système familial de l’accusé ayant été décrit comme miné par les «dysfonctionnements», les abus en tout genre et les secrets.
Dans la famille Le Scouarnec, il y a d’abord Jeanne et Joseph, les parents de l’ex-chirurgien. Elle est concierge, femme de ménage ; il est ébéniste, finira par travailler dans la banque. Elle, orpheline, «a été très bien accueillie dans sa famille d’accueil» et «a vécu une période extraordinairement heureuse» comme domestique auprès d’un médecin ; lui a souffert de l’alcoolisme de son père et du manque de tendresse de sa mère. Elle n’a jamais parlé d’un «quelconque traumatisme» ; lui a confié à plusieurs personnes avoir été abusé dans son enfance. Certains évoquent un prêtre lors de son passage…