Six nations 2025 : "Il était temps", "mission accomplie"... Les joueurs français entre plaisir et soulagement après leur sacre dans le Tournoi

"Quand on joue, c'est pour gagner des titres. Ce soir, c'est un petit soulagement." A l'issue de la large victoire sur l'Ecosse (35-16), samedi 15 mars, Thomas Ramos résumait ainsi son sentiment. Battu en Angleterre dans un match frustrant, le XV de France n'a pas ramené le Grand Chelem qu'il visait, mais a tout de même décroché un titre, en remportant le 27e Tournoi des six nations de son histoire. A l'heure d'en parler, les protagonistes n'étaient pas dans la célébration à outrance. Des sourires, de la sobriété et du plaisir.

Cette consécration comble Fabien Galthié, le sélectionneur, qui voulait retenir "la victoire" : "On a gagné", disait-il dans un large sourire. "On est heureux, parce qu’on a gagné, c’était l’objectif de cette compétition, et on a réussi à l’atteindre. Le premier sentiment c’est le bonheur, la joie", a-t-il développé, tout sourire, un peu plus tard en conférence de presse. "Ce titre représente énormément pour moi. J'ai 32 ans, je n'en ai pas gagné beaucoup", concédait Maxime Lucu.

"C'était important de pouvoir gagner"

Après deux deuxièmes places de suite, les Bleus retrouvent le goût de la victoire et d'un trophée, eux qui tournent autour de 80% de victoires depuis l'arrivée de Fabien Galthié, mais pas toujours assorties de titres. "C'est le second tournoi que la France gagne depuis 2011, c’est un moment pas banal. On est très heureux, mission accomplie", a assuré le capitaine du soir, Grégory Alldritt. "C'est important, ça valide le travail qu'on fait depuis six ans. Je pense qu'on était un peu les éternels seconds, c'était important de pouvoir gagner, on l'avait dit en début de Tournoi", a détaillé Cyril Baille.

Comme ce match, difficile, âpre conclu par un écart net, le Tournoi des Bleus n'a pas été de tout repos. Le revers de Twickenham, les blessures (Dupont notamment), les sanctions (suspension de Ntamack)... "Il était temps", soufflait d'ailleurs Romain Ntamack après ce deuxième titre conquis dans l'ère Galthié. "Il y avait beaucoup de stress et de tension en début de match", confiait Thomas Ramos, le sélectionneur parlant d'un "état fébrile" qu'il a fallu mettre de côté à la pause : "On a réussi à casser cette chape de plomb", avouait-il. Un sentiment partagé par Grégory Alldritt, à la joie contenue mais bien présente, face à la presse : "On a été un peu attentistes sur ce début de match, il a fallu rentrer dedans. Le stade et l’environnement nous ont aidés à ça. C'est aussi une équipe qui joue un bon rugby, on a rarement eu des victoires faciles face à eux."

Une équipe encore en devenir

Le point final d'une aventure de deux mois vécue comme des montagnes russes, et au cours duquel l'objectif de Grand Chelem s'est finalement mué en volonté de marquer le coup et de continuer à apprendre, comme s'en est épanché Fabien Galthié en conférence de presse : "Si on prend un peu de recul, avec cette compétition, avec tous les matchs qui se sont enchaînés, tous les scénarios différents... C’est incroyable de vivre ça sur à peu près deux mois, tous les adversaires et les scénarios qui se présentent, et qui font ce chemin."

Au-delà de la joie de la victoire, le titre vient aussi valider le travail et la progression du groupe, un an et demi après le crève-cœur du Mondial à la maison, et à deux ans et demi de la prochaine échéance sur la plus grande scène mondiale, à l'automne 2027. "Je pense que l'équipe aujourd'hui est meilleure que celle de 2023", a exposé le sélectionneur tricolore. "Je pense que l’équipe a progressé depuis 2023, justement parce qu’elle est passée par 2023, et par 2024 aussi, qui était un Tournoi difficile." Thomas Ramos en est persuadé : "On a encore une marge de progression." Et Romain Ntamack de conclure : "Tournoi après Tournoi on va essayer de gagner des titres pour accumuler de la confiance en vue du Mondial."