Naître et mourir loin des hôpitaux en Belgique : la maison Pass-ages fait cohabiter mort et vie
Depuis quelques années à Bruxelles, la maison Pass-ages relève le pari osé de faire cohabiter les futures mamans avec des personnes mourantes. La structure n’est ni une maternité, ni un service de soins palliatifs, mais un lieu chaleureux et familial, un peu "comme à la maison", où sont accueillies à la fois la naissance et la mort.
Ce projet singulier est principalement mené par des bénévoles - souvent résidents de l'immeuble – qui accompagnent à la fois le début et la fin de la vie. "Naissance et mort se ressemblent sur beaucoup d’aspects", estime Isabelle Verbist, ancienne infirmière à l’initiative de ce projet. "Le premier besoin d’une maman qui accouche et le premier besoin de quelqu’un qui est en fin de vie, c’est un besoin de présence".
Surprenante voire dérangeante au premier abord, cette initiative a le mérite de lever le tabou qui a tendance à entourer la mort dans de nombreuses sociétés. Dans cette résidence, on nomme la mort, on en parle et on accompagne le mourant vers cette inéluctable étape. En parallèle, la proximité avec les jeunes mamans qui viennent donner naissance apporte un autre point de vue.
Depuis sa création, le projet a reçu des fonds européens, mais aussi régionaux et fonctionne maintenant avec un salarié. Le développement en Belgique de ce type de structure a même été encouragé dans un récent rapport. Il faut dire que les places en soins palliatifs manquent cruellement dans le pays puisqu’on ne compte que 360 lits, alors que 880 seraient nécessaires.
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