Une nouvelle qui risque de faire enrager les syndicats pénitentiaires. Le criminel multirécidiviste Christophe Khider, qualifié par les autorités de «dangereux» et qui était incarcéré depuis 1995 pour de multiples braquages, un meurtre et plusieurs cavales, a été remis en liberté ce mercredi soir 11 décembre, a appris Le Figaro de source proche du dossier, confirmant une information de Paris Match.
Il a ainsi quitté la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), où il effectuait sa peine. Il devra désormais porter un bracelet électronique, qu’il devra garder 18 mois avant de se voir octroyer une libération conditionnelle.
Prise d’otage et fusillade avec la police
Âgé de 53 ans, Christophe Khider devrait rester en prison jusqu’en 2044. Il avait été condamné en 1999 à trente ans de prison, pour avoir abattu un homme d’affaires qui avait refusé de lui donner son véhicule, après le hold-up fulgurant d’une banque dans le 20e arrondissement de Paris.
Deux ans plus tard, en 2001, Khider avait tenté de s’évader de la prison de Fresnes en hélicoptère. Un commando de trois personnes, parmi lesquelles figurait le frère cadet du braqueur, avait détourné un appareil pour survoler l’établissement pénitentiaire.
Arrivés au-dessus de la cour, et alors que Christophe Khider est en promenade, les trois hommes encagoulés lancent depuis l’hélicoptère une échelle... avant de s’apercevoir qu’elle est bien trop courte pour atteindre le criminel. En parallèle, les autorités ouvrent le feu sur le commando, qui préfère lancer depuis l’hélicoptère un sac contenant un fusil d’assaut, un pistolet et deux gilets par balle, avant de prendre la fuite. Le braqueur s’empare alors des armes et prend en otage, avec un autre détenu, trois gardiens, qui sont relâchés à l’aube après d’intenses négociations.
En 2008, le criminel tente également, en vain, de s’évader de la prison de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, en passant par les conduits du bâtiment. Mais c’est en 2009 que Khider parvient à s’échapper du centre pénitentiaire de Moulins-Yzeure, dans l’Allier, en faisant exploser deux portes blindées situées dans le parloir. S’est ensuivie une cavale de 30 heures, lors de laquelle le malfaiteur a été blessé dans une fusillade avec la police.
«Bras d’honneur»
En août dernier, Le Figaro avait relaté que Christophe Khider avait pu bénéficier de plusieurs autorisations de sortie pour passer son permis de conduire, afin de progressivement préparer sa réinsertion dans la société.
Une décision jugée «scandaleuse» et «ubuesque» pour le syndicat pénitentiaire Unsa, pour qui cela constituait un «bras d’honneur» envers les gardiens de prison. «On croit rêver: ce détenu, classé escorte 4 (pour ceux qui bénéficient d’un soutien extérieur et qui sont déjà parvenus à s’évader lors d’une attaque armée, NDLR), nécessite le renfort des forces de l’ordre pour la moindre sortie de l’établissement!», pointait le syndicat dans un communiqué.
En novembre dernier finalement, la Chambre de l’application des peines de Douai a donné son feu vert à un aménagement de peine, et de libérer le détenu sous bracelet électronique.