Ligue 1 : en attendant le sacre, le PSG voyage plus que jamais en première

«J’aimerais que qu’on puisse fêter le titre au Parc des Princes, devant nos supporters», réclamait Luis Enrique samedi, après le carton du PSG à Saint-Etienne (1-6). Après la défaite de l’OM à Reims (3-1), il fallait «que Nice et Monaco ne fassent pas match nul» à Louis II plus tard dans la soirée. Finalement, le coach espagnol a été entendu, grâce au but vainqueur de Breel Embolo pour l’ASM (2-1), à la 73e. Au classement, Paris compte 21 points d’avance sur son nouveau dauphin monégasque et aura les cartes en main pour acter l’obtention de son 13e titre contre Angers, samedi prochain (17h), lors de la 28e journée de Ligue 1. «Cela fait quelques semaines que nous ne sommes champions, ça n’a donc aucune importance pour moi», martèle Lucho, affirmant que son équipe a «été la meilleure depuis le début de la saison. C’est anecdotique de savoir quand nous allons être champions».

Pas faux. Désormais, l’important c’est Dunkerque et la demi-finale de Coupe de France, mardi, à Lille. Et ensuite, il y aura le vrai gros morceau de la fin de saison, la Ligue des champions, avec d’abord Aston Villa en quarts de finale les 9 et 15 avril. «La Ligue des champions ? C’est le but : gagner tous les trophées dans lesquels on est engagés. Je l’espère», sourit Luis Enrique, déjà lauréat de la Coupe aux grandes oreilles à la tête du Barça, en 2015.

Record d’invincibilité en déplacement

Pour rêver à un sacre européen, l’ancien sélectionneur de l’équipe d’Espagne pourra notamment s’appuyer sur les performances incroyables de ses troupes en déplacement. Toujours invaincu en Ligue 1 cette saison, le PSG reste aussi et surtout sur une série de 38 matchs sans défaite loin de ses bases en championnat de France. Série démarrée en février 2023, sous les ordres de Christophe Galtier. S’il a connu la défaite à Newcastle, Dortmund, Arsenal ou Munich, Luis Enrique n’a jamais subi les affres d’un revers en déplacement contre une équipe française avec le Paris-SG. 38 matchs d’affilée sans défaite à l’extérieur, c’est un record à l’échelle de la Ligue 1. Dans le Top 5 européen aussi. Les Rouge et Bleu ont en effet égalé la performance de l’AC Milan, qui a fait aussi bien au siècle dernier, entre 1991 et 1993. D’ailleurs, outre la remontée fantastique contre Manchester City (4-2), Paris a signé ses deux plus grands succès en C1 sous Luis Enrique à l’extérieur, à Barcelone l’an dernier (1-4) et à Liverpool (0-1) début avril.

C’est la meilleure démonstration de la philosophie de Luis Enrique, qui veut que ses joueurs jouent le même jeu en toutes circonstances, en dépit des changements, de la valeur de l’adversaire ou du stade où ils se trouvent. Les équipes qui reçoivent Paris ont parfois tendance à s’ouvrir un peu plus devant leurs supporters. À l’image des Reds à Anfield. Problème ? Ce PSG qui aime tant la maîtrise et la possession peut aussi piquer en contre. Le beurre et l’argent du beurre… À noter que le futur champion reste sur 12 victoires loin du Parc toutes compétitions confondues, première dans son histoire.

Ça a été un excellent exemple du fait qu’on ne peut pas commencer un match comme ça.

Luis Enrique

Évidemment, il ne suffit pas d’avoir envie pour arriver à ce résultat. On l’a d’ailleurs vu samedi à Geoffroy-Guichard. Les Parisiens n’ont pas juste été menés au score. Ils ont souffert en première période. Beaucoup. «Comme face à aucune autre équipe cette année», promet Luis Enrique. «Ils étaient meilleurs que nous avec le ballon, sans le ballon, en intensité, le rythme et qualité», grince l’Asturien de 54 ans, espérant que ses joueurs ont compris la leçon. «C’est un match qui doit nous apprendre qu’on ne peut pas donner 30 minutes. Le plus simple est de se détendre, de baisser l’intensité, mais nous ne pouvons pas nous permettre cela et je pense qu’aujourd’hui, ça a été un excellent exemple du fait qu’on ne peut pas commencer un match comme ça car vous ne pourrez pas toujours retourner la situation». Message reçu ?

En l’occurrence, le coach parisien «a parlé au cours de la première période, donné deux ou trois consignes, et on a réglé tout cela à la pause. En seconde période, on a fait la différence, en fait on a fait ce qu’on aurait dû faire depuis le début», comme le raconte Lucas Hernandez, l’un des bénéficiaires du large turnover opéré par le staff dans le Forez avant le sprint final et après la trêve internationale. Outre Achraf Hakimi, ménagé, Ousmane Dembélé, Nuno Mendes, Marquinhos, Gigio Donnarumma et Vitinha ont débuté sur le banc. Luis Enrique s’est même payé le luxe de faire rentrer Presnel Kimpembe.

Doué sur sa lancée

«La première période n’a pas été bonne pour nous, on a encaissé un but rapidement. Mais le plus important, c’est qu’on a su se ressaisir en deuxième période, jouer notre football. On repart avec la victoire, c’est super», résume le MVP de la rencontre, Désiré Doué. «Je suis très content de ce qui se passe mais ce n’est que le début de grandes choses, je l’espère», sourit l’ancien Rennais, qui a eu la joie de faire ses débuts en Bleu dimanche dernier contre la Croatie (2-0 ap, 5-4 tab), avant d’inscrire son premier doublé chez les pros samedi. Et d’ajouter : «Je vais continuer à travailler et à avoir toujours cette envie de jouer, de faire le maximum pour l’équipe». Si tous ses coéquipiers continuent avec cet état d’esprit, les «grandes choses», ce ne sera pas que pour Doué…