Berluti, «Rapiécé-Reprisé»
Chez les grands bottiers, l’histoire est célèbre. Dans une boutique Berluti, un client fait un jour une demande étonnante: «J’aimerais qu’on rapièce le pied droit de mon mocassin. Il faut que cela se voie! Que cela soit du Andy Warhol!» Il s’agissait bien sûr de l’artiste américain en personne. Comme le roi Charles III aujourd’hui, connu pour faire réparer ses manteaux, costumes et souliers, le plasticien aimait prolonger indéfiniment l’usage de ses souliers favoris. Après tout, les gentilhommes de la Renaissance faisaient bien recoudre leurs pourpoints après les duels ou les batailles pour garder une trace visible de leur bravoure. Un panache qui ne manqua pas d’inspirer les dandys anglais de l’ère victorienne et les lions d’Afrique venus à Paris, croqués par Honoré de Balzac. Autant d’inspirations qui guidèrent Olga Berluti lorsqu’elle décida, en 2005, de créer une petite collection de souliers cicatrisés, dits «Rapiécé-Reprisé» qu’elle décrivait comme «des modèles très confortables…